Bouygues (-0,7% à 30,445 euros) a choisi hier d'ignorer les négociations exclusives entre Vivendi (+0,60% à 20,060 euros) et Altice et propose désormais 13,15 milliards d'euros au groupe de médias pour sa filiale SFR, contre 11,3 milliards auparavant. Il lui offre en outre 21,5% du capital du nouvel ensemble, contre 43% précédemment, et souligne que des investisseurs pourraient rapidement racheter ce solde. Altice avait remporté le 14 mars la préférence de Vivendi en offrant 11,75 milliards d'euros en numéraire et 32% du groupe à naître.

Afin de s'assurer une structure financière solide, le groupe de Martin Bouygues peut désormais compter sur des apports, encore non quantifiés, d'Artemis, holding de François Pinault, et de JCDecaux Holding, actionnaire à 9,5% de Bouygues Telecom. Enfin, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), déjà actionnaire de Bouygues, devrait apporter 300 millions d'euros.

En définitive, Bouygues détiendra 67% du nouvel ensemble contre 52% dans l'offre précédente.

Réagissant à ce rebondissement, Kepler Cheuvreux doute que l'offre puisse être acceptée en raison des négociations exclusives de trois semaines entamées il y a tout juste sept jours entre Vivendi et Altice. Aurel estime, lui, que la nouvelle offre est irrésistible. Société Générale va plus loin en affirmant que Vivendi, coté aux Etats-Unis, pourrait être la cible de recours collectifs en justice de la part des actionnaires si elle préférait l'offre d'Altice, maintenant inférieure à celle de Bouygues.

(E.B)


Valeurs citées dans l'article : BOUYGUES, VIVENDI, NUMERICABLE, ALTICE, ILIAD