Selon le cabinet d'études IBISWorld, la France est depuis longtemps le premier marché de l'Union européenne pour les produits alimentaires en termes de chiffre d'affaires des supermarchés. Cela place Nestlé et Danone, qui dépendent de la France pour une part importante de leur chiffre d'affaires, dans une position délicate alors que les négociations sur les prix doivent commencer à la mi-octobre.

Des négociations de prix sous pression

Le gouvernement français cherche à obtenir des baisses de prix d'ici à la mi-janvier, ce qui avance les négociations annuelles sur les prix. Cependant, des distributeurs comme Carrefour accusent les fabricants mondiaux de biens de consommation, dont Nestlé, Unilever et PepsiCo, de ne pas "coopérer". Le président français Emmanuel Macron a également critiqué les entreprises pour avoir maintenu des prix élevés malgré une baisse de l'inflation.

Danone sous pression pour baisser ses prix

Selon Bruno Monteyne, analyste chez Bernstein, c'est Danone qui subira la pression la plus forte pour baisser ses prix. "Ses produits sont beaucoup plus banalisés - un yaourt est un yaourt et il y a des alternatives", a-t-il déclaré. "Nespresso n'est pas aussi facile à changer", ajoute-t-il en évoquant l'une des marques-phares de Nestlé.

Les négociations de prix pourraient avoir des conséquences importantes pour les fabricants de produits alimentaires. Les représentants de l'industrie ont fait valoir que les coûts de production restaient élevés après deux années de hausse vertigineuse des coûts des intrants, de la chaîne d'approvisionnement et de la main-d'œuvre. Cependant, les distrbuteurs affirment que les pressions sur les coûts s'atténuent actuellement, tandis que les investisseurs craignent que la hausse des prix n'aliène les consommateurs et n'affecte le volume des ventes.

Des ramifications en Europe

Les négociations de prix en France pourraient également avoir des ramifications ailleurs en Europe, car les détaillants font souvent partie d'alliances d'achat. "Carrefour négocie sur une base internationale", a déclaré Laurent Thoumine, responsable pour l'Europe de la pratique de l'industrie de la distribution du cabinet de conseil Accenture. "Les entreprises de biens de consommation qui ne collaborent pas de la bonne manière pour optimiser les prix vont rencontrer des difficultés".