BERLIN (dpa-AFX) - Deux ans après le succès de son référendum, l'initiative berlinoise "Deutsche Wohnen & Co enteignen" a annoncé une deuxième tentative de socialisation des grandes sociétés immobilières. Cette fois-ci, elle veut faire voter les Berlinois sur une loi de socialisation, comme l'ont annoncé les représentants de l'initiative mardi lors d'une "conférence de presse publique" devant la mairie rouge. L'objectif est d'éviter que le Sénat ne retarde la mise en œuvre de la demande. C'est précisément ce que l'initiative a jusqu'à présent toujours reproché à la politique du Land.

Depuis le succès du référendum en septembre 2021, la situation sur le marché du logement berlinois s'est encore nettement aggravée, a argumenté l'initiative. Pour beaucoup, les loyers ne sont presque plus abordables. Les bailleurs pressurent les locataires comme jamais auparavant. C'est pourquoi elle veut maintenant s'atteler à l'élaboration d'une loi correspondante. Pour financer ses activités, elle veut lancer une campagne de crowdfunding. Reste à savoir combien de temps tout cela prendra.

L'espoir est de pouvoir finalement freiner de nouvelles hausses de loyer grâce à la loi prévue. Achim Lindemann, qui s'exprime au nom de l'initiative, estime qu'il y a de bonnes chances d'obtenir le soutien nécessaire même si le vote a lieu indépendamment des élections à la Chambre des députés ou au Bundestag. 80 pour cent des habitants de Berlin sont locataires et la crise des loyers ne cesse de s'aggraver. Pour le référendum, au moins un quart de tous les Berlinois ayant le droit de vote doivent soutenir la demande.

Lors du référendum réussi du 26 septembre 2021, plus de 59 pour cent des électeurs avaient voté en faveur de la socialisation des sociétés immobilières possédant plus de 3000 logements à Berlin. Le Sénat rouge-vert-rouge de l'époque avait alors mis en place une commission d'experts qui a commencé à travailler en avril 2022. Dans son rapport final présenté fin juin, elle a estimé que la socialisation des sociétés de logement était possible.

Toutefois, le Sénat noir-rouge n'a pas l'intention d'utiliser rapidement cette possibilité. Il a annoncé qu'il élaborerait d'abord une loi-cadre sur la socialisation qui n'entrerait en vigueur que deux ans après sa promulgation. Avant cela, elle sera examinée par la Cour constitutionnelle fédérale./ah/DP/nas