PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont vécu vendredi une séance contrastée, terminant sur une baisse marquée après avoir passé la première partie de la journée dans le vert, tandis que Wall Street amplifiait son repli à mi-séance, tous secteurs confondus.

À Paris, le CAC 40 perd en clôture 0,79% (52,4 points) à 6.570,19 points après avoir pris jusqu'à 1,12% et frôlé les 6.700 points. A Londres, le FTSE 100 a reculé de 1,19% et à Francfort, le Dax - dont la refonte sera effective lundi - a abandonné 1,03%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé sur une baisse de 0,94%, le FTSEurofirst 300 de 1,04% et le Stoxx 600 de 0,88%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,49%, le Standard & Poor's 500 0,69% et le Nasdaq Composite quasiment 1%. Tous les grands secteurs de la cote américaine évoluaient en territoire négatif, à commencer par les hautes technologies et les matières premières.

Les actions américaines continuent de souffrir des incertitudes sur l'évolution de la fiscalité des entreprises, tandis que l'approche des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale (mercredi) incite beaucoup d'investisseurs à se mettre en retrait.

Autre point négatif pour les actions: la remontée marquée des rendements obligataires après une série d'indicateurs économiques meilleurs qu'attendus, notamment les ventes au détail américaines jeudi.

Enfin, les marchés américains vivent la journée des "quatre sorcières", l'échéance simultanée des options et contrats à terme sur actions et sur indices.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a perdu 0,97%, son troisième repli hebdomadaire d'affilée, et le CAC a abandonné 1,4%.

VALEURS

En Europe, la plus forte baisse sectorielle du jour est pour le compartiment des matières premières, dont l'indice Stoxx a chuté de 3,76%.

L'ampleur de ce recul s'explique par le repli continue du prix du minerai de fer et par la révision à la baisse des objectifs de cours de Morgan Stanley sur plusieurs grands groupes miniers comme Rio Tinto (-3,60%) ou Anglo American (-8,07%). A Paris, ArcelorMittal a perdu 4,16%.

A la hausse, le secteur du transport et des loisirs (+1,24%) a continué de profiter des espoirs de retour à la normale post-COVID après le relèvement des prévisions à long terme de Ryanair (+1,59%) et l'assouplissement des restrictions aux voyages au Royaume-Uni.

A Paris, la hausse la plus spectaculaire du jour est pour Innate Pharma, dont le cours s'est envolé de 48,24% après la présentation par son partenaire AstraZeneca (-0,96%) de premiers résultats positifs d'une étude impliquant le monalizumab, molécule développée par le laboratoire français, dans le traitement du cancer du poumon.

LES INDICATEURS DU JOUR

Dans la zone euro, Eurostat a confirmé les chiffres de l'inflation en août, soit 0,4% par rapport à juillet et 3,0% en rythme annuel, le chiffre le plus élevé enregistré depuis près de dix ans.

Aux Etats-Unis, le moral des ménages américains s'est légèrement amélioré depuis le début du mois de septembre, selon les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan, qui montrent aussi une augmentation des anticipations d'inflation, à 4,7% à l'horizon d'un an.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de deux mois, dans le sillage du marché obligataire américain et après un article du Financial Times selon lequel la Banque centrale européenne prévoit d'atteindre son objectif d'inflation d'ici 2025.

Le démenti partiel opposé à l'article par la BCE n'a pas suffi à enrayer le mouvement: le rendement du Bund allemand à dix ans est monté à -0,265% et son équivalent français à 0,067%, au plus haut depuis le 7 juillet.

Au moment de la clôture européenne, le dix ans américain prenait près de quatre points de base à 1,3702% après un pic à 1,385%.

CHANGES

Les anticipations de réduction des achats de la Fed et les perspectives d'inflation ont aussi profité au dollar, qui a atteint son plus haut niveau depuis trois semaines face aux autres grandes devises (+0,23%).

L'euro est au contraire tombé sous 1,1735 dollar pour la première fois depuis le 27 août.

La livre sterling a parallèlement cédé du terrain après l'annonce d'une baisse inattendue des ventes au détail au Royaume-Uni en août.

PÉTROLE

Le prix du baril a amplifié son repli avec la remontée du dollar mais il affiche encore une hausse de plus de 2% sur l'ensemble de la semaine, conséquence de la lenteur de la reprise de la production dans le golfe du Mexique.

Le Brent abandonne 1,08% à 74,85 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,39% à 71,60 dollars.

par Marc Angrand