C'est à peu près la seule bonne nouvelle, puisque sur l'exercice fiscal qui s'achève la valeur des nouvelles commandes chute de 20%, tandis que l'entreprise accuse une perte d'un demi-milliard d'euros — record historique. 

Certes, l'Union européenne entend commissionner 23GW de nouvelles capacités dans l'éolien offshore, mais ce programme d'investissements s'étend sur vingt-cinq ans et reste sujet à modification. 

Certes bis, les deux principaux marchés de Nordex, l'Allemagne et le Brésil, recèlent tous deux d'importants potentiels. Toutefois, le premier se réveille de son rêve des renouvelables avec la gueule de bois, là où le second peine à émerger du chaos économique et politique dans lequel il baigne depuis longtemps. 

Méfiance avec la valeur du carnet de commandes global : sa croissance de 10% sur l'année est un reflet direct de l'inflation. Quant à l'activité services, récurrente et davantage profitable que la construction de turbines, elle ne représente que 10% du chiffre d'affaires : pas de salut à attendre de ce côté-là. 

En vérité, sur la tendance longue, Nordex brasse du vent. Hormis le conte de fées de l'éolien, on peine à comprendre ce qui pourrait séduire les investisseurs tant l'entreprise affiche toutes les caractéristiques du destructeur de valeur. 

Son cours de bourse à vingt ans en atteste mieux qu'aucun discours. Il fait furieusement penser au précédent des fabricants de turbines à gaz, eux aussi promis à un brillant avenir, jusqu'à l'effondrement complet du secteur. 

Le chiffre d'affaires de Nordex quintuple sur la dernière décennie, certes ter, mais le groupe n'a pas gagné d'argent depuis 2017. Pire, ses pertes se sont creusées à un rythme inquiétant : par exemple, les ventes doublent sur les cinq dernières années, mais cette fois-ci ce sont les pertes qui quintuplent. 

La belle histoire a bon dos, et Nordex la ressert avec abandon — comme par hasard — depuis qu'ont commencé ses difficultés. L'entreprise, en effet, lève du capital chaque année depuis 2018, contribuant à diluer davantage ses actionnaires historiques. 

Un autre point positif néanmoins : le désendettement désormais entièrement complété.