DUBAI (Reuters) - L'ancien dirigeant soudanais Omar el Béchir a été transféré de la prison de Kober vers un hôpital militaire à Khartoum avant le début des combats entre l'armée et les forces paramilitaires des FSR le 15 avril, a-t-on appris mercredi de deux sources dans cet hôpital.

Des doutes ont surgi sur la localisation d'Omar el Béchir après l'annonce mardi par l'un de ses anciens ministres, Ali Haroun, de son propre départ de la prison en compagnie d'autres ex-responsables.

Omar el Béchir et Ali Haroun sont tous deux réclamés par la Cour pénale internationale (CPI) pour des soupçons de crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans la région du Darfour. L'ancien président, renversé en 2019, est en outre accusé de génocide.

Malgré le cessez-le-feu accepté par l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) après une médiation des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, des combats ont de nouveau éclaté mardi soir.

Des coups de feu et des explosions ont retenti après la tombée de la nuit à Omdourman, ville jumelle de Khartoum sur l'autre rive du Nil, où l'armée a utilisé des drones pour viser des positions des FSR, a rapporté un journaliste de Reuters.

L'émissaire spécial de l'Onu pour le Soudan, Volker Perthes, a néanmoins déclaré au Conseil de sécurité des Nations unies que le cessez-le-feu de 72 heures entré en vigueur mardi "semble jusqu'à présent tenir dans certaines régions".

Intervenant par liaison vidéo depuis Port-Soudan, Volker Perthes a toutefois ajouté qu'aucun des deux camps ne semble clairement "prêt à négocier sérieusement, suggérant que les deux pensent qu'il est possible d'assurer une victoire militaire sur l'autre".

"C'est une erreur de calcul", a-t-il commenté.

L'émissaire de l'Onu a précisé que l'aéroport de Khartoum était opérationnel bien que le tarmac soit endommagé.

Les combats ont incité de nombreux pays à évacuer leurs ressortissants du Soudan.

La France a notamment organisé plusieurs rotations entre Khartoum et Djibouti depuis le week-end. Un avion est arrivé mercredi matin à l'aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle, près de Paris, avec à son bord 184 ressortissants français et leurs familles, ainsi qu'une vingtaine de ressortissants d'autres nationalités, dont le délégué de l'Union européenne, a annoncé le Quai d'Orsay.

(Reportage Mehmet Emin Caliskan, Omer Berberoglu, Deniz Uyar à Istanbul, Michelle Nichols à New York et Tala Ramadan à Dubaï, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)