ON publiait hier ses résultats semestriels. Dans un secteur touché par très nette inflexion de conjoncture, le groupe américain continue d'afficher une pleine santé et de prometteuses perspectives de développement. 

Il est vrai que la demande reste soutenue du côté de son principal débouché — l'industrie automobile. Les équipements conçus par ON — capteurs, transistors, matériaux de pointe comme le carbure de silicium, entre autres — sont de plus en plus omniprésents, particulièrement dans la production de véhicules électriques. 

Avec la reconfiguration de son portefeuille d'activités, ON s'attend à voir la demande pour ses composants augmenter de près de trente fois par véhicule. Agressive, cette ambition est en l'état corroborée par des ventes vers le secteur automobile en expansion de 35% par rapport au premier semestre de l'année précédente. 

L'autre pilier stratégique du groupe — déploiement de la 5G et automatisation industrielle — tarde à délivrer une performance comparable. Les perspectives à long terme y sont naturellement excellentes, mais l'amorçage prend davantage de temps. 

Au niveau financier, ON se distingue par un impressionnant parcours de croissance — avec un chiffre d'affaires qui quadruple sur la dernière décennie — ainsi que par une gestion sourcilleuse et une séquence de rachats d'actions particulièrement astucieuse. 

Impératifs capitalistiques obligent, les profits et les cash-flows ont stagné mais le groupe a désormais développé un catalogue exhaustif de produits ; multiplié les acquisitions stratégiques, comme celles de Fairchild en 2016 et de GT Advanced Technologies en 2021 ; et développé une réelle intégration verticale, le tout sans dégrader son bilan. 

Dans un secteur où l'échelle est essentielle, ON s'attend maintenant à récolter les fruits de ces investissements stratégiques. Le management cible une marge brute de 45% — dépassée sur le premier semestre de l'année 2023 malgré des baisses de prix généralisées — et une capacité à générer $2 milliards de profits par an. 

Le profit consolidé du premier semestre de l'année atteint justement $1.03 milliard.