Paris (awp/afp) - La frilosité des investisseurs face au risque géopolitique et la remontée des cours du pétrole ont entraîné les actions de la Bourse de Paris en nette baisse de 1,42% vendredi, près des 7.000 points.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 101 points, à 7.003,53 points. Cette baisse le fait aussi tomber dans le rouge sur la semaine (-0,80%), malgré sa meilleure séance mardi depuis juillet. Depuis le 1er janvier, l'indice gagne encore 8,18%.

"C'est une séance de crainte", a décrit Marie Cecchini, gérante chez Amplegest. Ces tensions se matérialisent dans plusieurs domaines, notamment "géopolitique" avec la situation au Proche-Orient.

Israël a ordonné vendredi l'évacuation de "tous les civils" de la ville de Gaza "pour leur propre sécurité et protection", alors que l'Etat israélien continue de pilonner le territoire palestinien au septième jour de sa guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Les affrontements, lancés samedi par une attaque du Hamas, ont déjà fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Cette situation a fait s'envoler les prix du pétrole de près de 4% au moment de la clôture Parisienne.

Mais les inquiétudes sont aussi économiques et portent tant sur "le ralentissement de la zone euro", avec vendredi une révision à la baisse d'une prévision de croissance en Italie et, aux Etats-Unis, la dégradation de la confiance des consommateurs américains plus marquée que prévu, a noté la gérante.

Ce climat de défiance s'est traduit par un attrait vers le marché obligataire, ce qui a provoqué une baisse des taux.

L'intérêt de l'emprunt à 10 ans français, échéance qui fait référence, a ainsi terminé la semaine à 3,36%, en baisse par rapport aux 3,40% de jeudi et aux 3,47% de la semaine passée.

Défense et défensif à l'avant

Les entreprises du secteur de la défense comme Thales (+1,12% à 144,40 euros), ou de secteurs défensifs, moins sensibles aux variations de l'activité économique, comme Orange (+0,90% à 11,04 euros), ont le mieux résisté à la tendance, signe de la fébrilité des investisseurs.

La santé en difficulté

Le fournisseur de matériels pour le secteur biopharmaceutique Sartorius Stedim Biotech a lâché 16,74%, à 187,25 euros, au lendemain de la baisse de ses prévisions de chiffre d'affaires pour 2023.

La plupart des valeurs de la santé ont terminé en net recul. Sur le CAC, Eurofin a chuté de 4,11% à 49,65 euros. Sur le SBF 120, Euroapi a dévissé de 6,60% à 5,32 euros, perdant près de 56% sur la semaine après un nouvel avertissement sur résultats.

Dans les maisons de retraite, Orpea a chuté de 13,01% à 1,13 euro, après ses résultats jeudi, entraînant LNA Santé (-5,98% à 22 euros) et Clariane (ex-Korian) (-4,29% à 5,02 euros).

La biotech Visiomed a cédé 0,30% à 33 centimes d'euro. L'entreprise et deux de ses anciens dirigeants risquent un total de 1,35 million d'euros d'amendes auprès du gendarme boursier français dans une affaire de manipulation de marché via la diffusion d'informations fausses ou trompeuses.

LVMH en bas

Le géant du luxe LVMH a réalisé la pire performance hebdomadaire du CAC 40 (-9,47% à 660,60 euros) après avoir publié mardi des résultats qui ont acté aux yeux des investisseurs le retour à une croissance moins forte du groupe.

Les autres entreprises du luxe comme Kering (-4,36% sur la semaine à 406,80 euros) ou Hermès (-2,88% à 1.705,80 euros) ont aussi contribué à la sous-performance de l'indice Parisien par rapport aux autres places européennes.

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