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(Easybourse.com) Vous venez de publier vos résultats annuels, quels commentaires vous inspirent-ils ? Quels ont été les leviers de cette croissance ?
La société a changé de dimension cette année de manière importante et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, elle enregistre une progression de ses ventes aux alentours de 3 à 4%.

Cette année fut excellente puisque notre chiffre d'affaires a progressé de 50,9%. En 18 mois, nous l'avons doublé. Notre résultat opérationnel a progressé de 111% à près de 5,2 millions d'euros. Quant à notre résultat net, il a progressé de 74,8% à près de 12,5 millions d'euros.

Ensuite, la société a fait deux acquisitions majeures en 2007 : la société Gramos Applied en Angleterre près de Birmingham en juin et DACD située près de Valences en juillet. Ces deux sociétés ont contribué à l'activité à hauteur d'environ 10,5 millions d'euros de suppléments de chiffre d'affaires.

Le ralentissement économique ne risque-t-il pas d'impacter votre activité ?
Orapi est une entreprise qui officie dans le secteur de la maintenance industrielle. Nous avons toujours remarqué que lorsqu'il y a un ralentissement de l'économie, les entreprises essaient de faire durer le matériel un peu plus longtemps. Orapi n'est donc jusqu'à présent pas exposée à ce problème.

Il est évident que si demain, l'ensemble des activités connaissaient un ralentissement, il y aurait des problèmes dans le monde entier. Mais nos ventes se font à 80% en Europe dont 40% en France et les 20% restants dans le reste du monde.

Pourriez-vous nous fournir quelques éléments concernant vos marchés ?
Nous agissons pour environ 52% de notre activité dans l'entretien et la maintenance de matériaux industriels. On entretient des machines pour toutes les activités que ce soit dans la sidérurgie, dans le pétrole, la chimie ou l'industrie électronique.

Nous avons également une autre activité dans les collectivités et services. On travaille avec les administrations et les collectivités locales. Nous avons mis au point des produits de nettoyage, de décontamination et d'entretien du matériel pour ces activités qui représentent 42% de notre chiffre d'affaires.

Les 6% restants représentent des activités diverses, avec des produits spécifiques destinés à des clients particuliers.

Qui sont vos principaux clients ? Quelle(s) part(s) de votre chiffre d'affaires représentent-ils ?
7% de notre chiffre d'affaires est réalisé par nos dix premiers clients qui sont des gros distributeurs professionnels qui achètent nos produits pour les revendre ensuite à leurs clients.

Le reste représente une multitude de clients qui sont tous les grands noms de l'industrie. En France, on peut citer la SNCF, EDF, EADS, ArcelorMittal, Total etc. Toutes les industries sont nos clients.

Comment voyez-vous évoluer votre activité, ainsi que le marché, au prochain exercice ?
Pour 2008, nous pensons continuer sur la même tendance de croissance. Les deux premiers mois de l'année la confirment par ailleurs.

Pour le marché, nous sommes assez optimistes. En plus de l'Europe où on réalise 80% de notre chiffre d'affaires, nous sommes présents en Finlande, en Suède, en Norvège, en Hollande et en Belgique. L'Angleterre représente à peu près 20% de notre chiffre d'affaires et nous y avons une importante implantation. En Asie, on réalise environ 6% de notre chiffre d'affaires avec une implantation à Singapour. Nous réalisons le reste aux Etats-Unis.

Sur l'ensemble de ces marchés, notre activité continue à se développer. Nous ne sommes pas des acteurs majeurs, nous n'avons pas de risques importants. Il faudrait que le monde s'arrête, et que toutes les activités souffrent, pour qu'Orapi soit impactée.

Quels sont les objectifs du groupe pour 2008 ? Avez-vous des prévisions chiffrées ?
Nous pensons poursuivre notre activité sur la même tendance en 2008. Nous voulons augmenter notre chiffre d'affaires en pro forma de 4 à 5% à 70 millions d'euros sur l'année avec le même résultat opérationnel. Restons optimiste tout en étant réaliste !

Qu'a apporté le déménagement du site industriel européen sur le parc industriel de Saint-Vulbas ?
Ce déménagement a apporté un changement total de dimension car il va nous permettre de rationaliser l'ensemble de notre production française qui était auparavant réalisée sur quatre sites. Fin 2008, il n'y aura plus que trois sites pour cette production.

Sur le site de Saint-Vulbas, nous allons accomplir trois activités que nous avions sur différents points de la région lyonnaise.

Cette opération nous a également permis d'avoir des possibilités pour nous développer de manière considérable puisqu'il s'agit d'un  nouveau site respectant la réglementation actuelle. Ce dernier est le plus performant présentement en Europe pour notre métier, ce qui nous ouvre des possibilités et des potentiels de développement absolument faramineux.

Quel bilan tirez-vous des acquisitions de DACD (Développement Activité Chimique Distribution) et de Gramos Applied UK ?
Pour Orapi, les acquisitions sont immédiatement productives et nous permet d'améliorer notre résultat opérationnel.

Cela nous apporte, notamment pour Applied en Angleterre, une implantation très importante dans ce pays. Aujourd'hui, nous réalisons 15 millions d'euros sur le marché anglais.

DACD nous permet de compléter notre gamme de produits dans les métiers des collectivités et services où nous avons décidé de nous renforcer, car il s'agit d'un relais de croissance dans la mesure où Orapi était très centré sur les métiers de l'industrie.

Aujourd'hui, la stratégie du groupe est d'avoir des équilibres dans notre développement puisque dans les pays industrialisés, nous perdons tous les jours des industries.

Envisagez-vous de réaliser d'autres acquisitions en 2008 ?
Oui. Orapi a une politique de développement par croissance interne mais aussi par acquisition. Nous avons montré depuis plusieurs années que nous pouvions maîtriser nos acquisitions puisque toutes ont apporté au groupe des suppléments d'activité et de performance.

Notre volonté est donc de continuer à nous développer de cette manière, c'est-à-dire par croissance interne et par acquisition.

De quelle marge financière disposeriez-vous pour cela ?
Nous avons fait une augmentation de capital de 6 millions d'euros qui s'est très bien passée durant le mois de juillet 2007. Ce qui nous donne des possibilités de nous développer non seulement grâce à cette opération mais aussi grâce au cash généré par notre activité.

En termes de cibles, nous avons toujours dans notre portefeuille une dizaine de dossiers. Cependant, nous sommes dans un métier en pleine phase de restructuration et en pleine cristallisation du fait des nouvelles réglementations qui s'appliquent.

Ces réglementations concernent la fabrication des produits et sont devenues draconiennes. De nouvelles lois sont actuellement en train de se mettre en place pour mieux assurer la protection de l'individu et de l'environnement.

Aujourd'hui, si une société n'a pas la taille nécessaire dans ce métier, elle ne pourra pas survivre à terme. Il y a un certain nombre d'entreprises dont la survie n'est pas assurée. Il y a donc beaucoup de restructurations autour de nous…

Quelle est la stratégie du groupe à long terme pour pérenniser son développement ?
A long terme, le groupe pense doubler sa taille, c'est-à-dire atteindre une taille critique de 150 millions d'euros dans les cinq ans avec un résultat opérationnel entre 8 et 10%. Orapi deviendra un acteur incontournable sur le marché des produits consommables techniques.

Un dernier mot pour les actionnaires...
Chaque année, nous versons un dividende. Cette année, nous proposerons un dividende plus important à la prochaine assemblée. La rentabilité de l'action devrait donc augmenter.

Propos recueillis par Amine Wakrim

- 13 Mars 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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