Le ministère des Solidarités et des Familles a présenté ce jour sa feuille de route Grand Âge, qu’il intitule "stratégie bien vieillir". "Première confédération de l'hébergement, de l'aide et de l'accompagnement de la personne âgée", le Synerpa "se satisfait de la présentation d'un plan cohérent et ambitieux alliant l'ensemble des ministères au service des personnes âgées" , qui "démontre que les pouvoirs publics ont enfin pris la mesure du vieillissement démographique".

Il salue notamment la volonté de "prévenir les risques de maltraitance avec un plan de contrôle des 7 500 Ehpad d'ici fin 2024 et la création d'un dispositif unique pour recueillir et traiter les alertes" et la décision de "réformer le modèle économique" des établissements avec "l'expérimentation de la fusion des sections soins et dépendance pour créer un nouveau forfait global qui permettra de simplifier la gestion financière" des Ehpad. "Les différents axes proposés devront être alimentés par un plan de financement à la hauteur de ces enjeux", souligne cependant le Synerpa.

Autre fédération des directeurs d'établissements et de services pour personnes âgées, la Fnadepa salue de son côté "une logique interministérielle inédite", et relève plusieurs annonces importantes comme "l'engagement de mettre en œuvre une loi de programmation pluriannuelle pour le Grand âge", "la création d'un comité interministériel de suivi de la stratégie" et "la fin de la tarification à l'heure dans l'aide à domicile".

Elle déclare "souhaiter" que "l'ambition affichée se concrétise dans les meilleurs délais avec la présentation de la loi de programmation pour le grand âge annoncée et des moyens financiers à la hauteur des besoins, inconnus à ce jour."

L'AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées), qui rassemble également des directeurs d'Ehpad, estime pour sa part que ce plan ne contient "aucune avancée concrète" alors que l'État "ne respecte pas ses engagements depuis près de 20 ans", "tant concernant l'évolution du nombre de professionnels à domicile" que  celle du tarif horaire à domicile". L'association juge "pire que tout" que l‘exécutif annonce "le renforcement sa politique de contrôles" afin de "renvoyer les responsabilités qui sont les siennes dans le camp des professionnels".

"Très nombreux sont désormais les établissements et services sous perfusion" souligne l'AD-PA précisant que "l'année 2023 se caractérise par un risque majeur de fermeture de nombre de structures". Ce qu'attendent les personnes âgées vulnérables, familles et professionnels, ce sont "des moyens supplémentaires", conclut-elle.

La Fnadepa souligne pour sa part que "78% des établissements et services pour personnes âgées manquent de personnel" et que "92% d'entre eux envisagent de terminer l'année 2023 en déficit" : "le défi est immense", conclut-elle.