Sydney (awp/afp) - Le directeur général (CEO) de la compagnie aérienne Qantas, Alan Joyce, a annoncé mardi sa retraite anticipée, au moment où le groupe australien est accusé d'appliquer des tarifs prohibitifs pour un service médiocre.

M. Joyce est depuis 15 ans à la tête de cet ancien fleuron national qui sous sa houlette a enregistré des bénéfices considérables et a conservé sa position dominante.

Mais depuis la pandémie, la réputation de Qantas et de son patron sont mises à mal, après une vague de licenciements et une flambée des prix, malgré les milliards de dollars australiens injectés par le gouvernement.

Qantas fait en outre l'objet d'une enquête pour avoir vendu 8000 billets pour des vols déjà annulés.

M. Joyce, 57 ans, devait quitter ses fonctions en novembre, mais la compagnie a annoncé lundi que cette date était avancée de deux mois. Il sera remplacé par l'actuelle directrice financière Vanessa Hudson.

"Les événements de ces dernières semaines m'ont fait comprendre que la compagnie devait en priorité se renouveler", a déclaré M. Joyce dans un communiqué.

"La meilleure chose que je puisse faire dans ces circonstances est d'anticiper mon départ à la retraite et de passer le relais à Vanessa".

Qantas a enregistré en août un bénéfice annuel de 1,1 milliard de dollars (1 milliard d'euros), soit un important redressement financier après deux ans de fermeture des frontières en raison du Covid-19.

Sous la direction de M. Joyce, la compagnie s'est restructurée de manière drastique afin d'assainir ses comptes, ce qui a suscité la colère de certains employés licenciés ou mis à pied afin de réduire les coûts.

Le secrétaire national du syndicat des travailleurs des transports Michael Kaine, a salué le départ de M. Joyce comme "la première bonne décision" prise par la compagnie "depuis un très long moment".

"Alan Joyce part à la retraite deux mois plus tôt, avec un salaire de 16 millions de dollars (14,83 millions d'euros), laissant derrière lui l'un des plus grands gâchis de l'histoire de la compagnie", a-t-il déclaré.

Le gouvernement australien de centre-gauche s'est retrouvé mêlé à la crise, ses détracteurs estimant que la décision du Premier ministre Anthony Albanese de rejeter un projet de la compagnie Qatar Airways d'augmenter ses vols vers l'Australie visait à protéger les profits de Qantas et était dommageable pour les passagers.

M. Albanese a nié tout comportement protectionniste.

afp/ol