WASHINGTON, 21 mars (Reuters) - Le principal fabricant de puces chinois SMIC a pu enfreindre les règles d'exportation américaine en produisant des puces pour alimenter le téléphone Mate 60 Pro de Huawei, a rapporté un haut fonctionnaire du département américain du Commerce lors d'une réunion au Congrès jeudi.

Lors de la réunion, les participants ont soulevé des questions concernant l'obtention illégale d'équipement américain par SMIC pour produire des puces.

Interrogé sur une possible violation par SMIC des règles d'exportation américaines pour produire des puces, Alan Estevez, qui supervise la politique d'exportation, a répondu : "potentiellement oui. Nous devrons évaluer la situation".

"Je ne peux pas parler des enquêtes en cours. Mais nous avons certainement ces inquiétudes", a ajouté Alan Estevez.

Huawei a été ajouté sur la liste noire commerciale des Etats-Unis en 2019 par l'administration de Donald Trump en raison de violations présumées des sanctions.

SMIC a été ajouté à la même liste en 2020 pour des liens présumés avec le complexe militaro-industriel chinois. Les deux entreprises ont précédemment nié avoir commis des actes répréhensibles.

L'administration du président Joe Biden a annoncé de nouvelles restrictions sur les livraisons de matériel de fabrication de puces aux usines chinoises en 2022, mais les principales installations de SMIC y avaient accès avant les nouvelles réglementations, selon Alan Estevez.

Washington exhorte également ses alliés à faire comme les États-Unis en cessant les livraisons à la Chine de composants nécessaires à la fabrication de puces.

"Cela concerne également les accords d'entretien qui permettent aux anciens équipements de fonctionner", a ajouté Alan Estevez. (Reportage Alexandra Alper, Karen Freifeld ; version française Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)