BERLIN/DRESDEN (dpa-AFX) - Les ministres de l'Intérieur des Länder de la CDU et de la CSU veulent examiner une plainte contre la légalisation partielle du cannabis. C'est ce qu'a annoncé leur porte-parole actuel, le chef du département bavarois Joachim Herrmann (CSU), après une réunion à Berlin mardi.

Les chefs de département des Länder partent du principe que la criminalité augmentera massivement suite à la libéralisation partielle. "Il faut s'attendre à une extension du marché noir, car en raison de la légalisation du cannabis, le nombre de consommateurs va augmenter", a déclaré le ministre de l'Intérieur de Saxe, Armin Schuster. Il a également souligné que même le Conseil de contrôle des drogues de l'ONU mettait en garde contre une violation des conventions internationales.

"Nous étions tous d'accord sur le fait que les autorités de poursuite pénale et les services de maintien de l'ordre des Länder allaient devoir faire face à des tâches supplémentaires difficiles et à un immense travail. Nous ne voulons en aucun cas accepter cela", a déclaré Herrmann. "Une saisine du comité de conciliation est donc le minimum que nous puissions faire pour désamorcer les déficits majeurs de ce projet de loi. Nous envisageons également de déposer un recours contre cette décision". Le projet de loi est flou à de nombreux endroits, contient un nombre incalculable d'états de fait et la multitude de réglementations détaillées provoque une insécurité juridique considérable.

Selon la loi de l'Ampel adoptée en février par le Bundestag pour la légalisation partielle du cannabis, la possession et la culture de la drogue doivent devenir légales pour les personnes majeures pour leur propre consommation avec de nombreuses prescriptions. Les "associations de culture" non commerciales pour la culture en commun seront également autorisées à partir du 1er juillet. La loi n'est certes pas soumise à l'approbation du Bundesrat. Mais la résistance s'organise parmi les Länder : trois commissions de la chambre des Länder chargées de ce dossier recommandent d'envoyer la loi au comité de médiation. La commission de la santé, compétente en la matière, propose par exemple de repousser l'entrée en vigueur de l'ensemble de la loi au 1er octobre.

Les ministres de l'Intérieur de l'Union estiment notamment que les quantités de possession et de remise prévues sont "beaucoup trop surdimensionnées". En outre, les ministres critiquent le fait que l'aspect de la sécurité routière ne soit guère pris en compte. Il est à craindre que la conduite sous l'influence de drogues augmente /ctt/DP/tih.