Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent en terrain négatif mercredi, les investisseurs se montrant prudents avant des prises de parole de banquiers centraux européens et américains.

En Europe, vers 08H25 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,10%, Francfort 0,18% et Milan 0,29%, tandis que Londres s'affichait stable (+0,00%).

En Asie, les marchés étaient en repli. A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a cédé 0,33% et dans les derniers échanges, la Bourse de Hong Kong lâchait 0,58%.

"Ces deux derniers jours, les marchés européens ont eu du mal à confirmer les gains de la semaine dernière, alors même que les investisseurs commencent à intégrer la perspective d'une baisse des taux dès l'année prochaine", a noté Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Sur le plan macroéconomique, l'inflation en Allemagne a ralenti à 3,8% sur un an en octobre, son plus bas niveau depuis août 2021, sur fond de faiblesse générale de l'économie allemande, a annoncé mercredi l'institut de statistiques Destatis, confirmant de premières estimations.

"Sur la base des données économiques, la BCE pourrait être contrainte de commencer à réduire ses taux dès le début du deuxième trimestre de l'année prochaine, qu'elle veuille l'admettre ou non", poursuit Michael Hewson.

Mercredi, "nous entendrons l'économiste en chef de la BCE, Philip Lane, ainsi que Pierre Wunsch de Belgique, Joachim Nagel d'Allemagne, Gabriel Makhlouf d'Irlande et Pablo Hernandez De Cos d'Espagne", détaille l'analyste.

Les investisseurs attendront aussi, et surtout, la prise de parole de Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine (Fed), lors d'un débat au Fonds monétaire international (FMI).

Ces derniers jours, "quelques intervenants de la Fed, dont Neel Kashkari et Michelle Bowman, ont envoyé un message prudent au marché, indiquant que la bataille de la Fed contre l'inflation n'est pas encore gagnée et que le resserrement pourrait se poursuivre", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, dans une note.

"La peur vis-à-vis des taux d'intérêts est de retour et met la pression sur les marchés aux Etats-Unis, en Asie, et maintenant également en Europe", synthétise Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Nintendo en grande forme

L'action Nintendo a bondi de 6,09% à Tokyo, portée par le relèvement la veille des prévisions de résultats annuels du groupe, grâce notamment au dynamisme des ventes de ses jeux vidéo Mario, qui surfent sur le carton mondial du film inspiré de ce personnage phare, sorti au printemps. Nintendi a profité aussi de son annonce d'un futur film sur l'univers de Zelda.

Renault Group et Nissan s'allient

Les constructeurs automobiles Renault (-0,13% à Paris) et Nissan, partenaires depuis 24 ans au sein d'une alliance rejointe par Mitsubishi, ont officiellement lancé mercredi leur nouvelle alliance annoncée en février, censée être moins fusionnelle et plus égalitaire.

Lourde perte pour Bayer

Le groupe chimique allemand Bayer (-0,70% à Francfort) a enregistré au troisième trimestre une lourde perte nette, en raison des hausses de taux d'intérêts et du recul du glyphosate, a-t-il indiqué mercredi.

Enel double ses bénéfices

Le géant italien de l'énergie Enel (+0,78% à Milan) a publié mardi un bénéfice net plus que doublé à 4,25 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année et a relevé ses objectifs financiers pour l'ensemble de 2023, malgré la baisse des cours.

Commerzbank relève ses objectifs 2023

La deuxième banque allemande Commerzbank (+2,93% à Francfort) a relevé ses objectifs pour 2023, après un troisième trimestre porté par les taux d'intérêt élevés, et a présenté sa stratégie d'ici à 2027 visant à "élargir sa base de bénéfices".

En France, le Crédit Agricole (+0,38%) a publié des résultats en croissance au troisième trimestre, tant pour ses revenus que pour son résultat net, stimulé par ses activités dédiées aux grandes entreprises et à sa stratégie de partenariats.

Du côté du pétrole et des devises

Le pétrole baissait encore un peu mercredi, après sa dégringolade de la veille sur fond d'un regain d'inquiétudes sur la croissance chinoise.

Vers 08H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, reculait légèrement de 0,04% à 81,58 dollars, évoluant, comme la veille, au plus bas depuis fin juillet.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en décembre, cédait 0,23% à 77,19 dollars, au plus bas depuis fin juillet également.

Sur le marché des changes, l'euro se négociait pour 1,0675 dollar (-0,23%).

Le bitcoin lâchait 0,61% à 35'283 dollars.

afp/jh