Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé quasi stable mercredi mais au plus bas depuis un mois après une séance marquée par l'inflation aux Etats-Unis qui a éloigné l'espoir de voir une baisse en juin des taux de la banque centrale américaine.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 3,79 points, terminant à 8.045,38 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 11 mars. Mardi, il avait déjà perdu 0,86%.

La cote parisienne a été chahutée à mi-séance par l'annonce de l'inflation américaine, considérée par tous les observateurs comme déterminante pour une éventuelle baisse des taux directeurs par la Fed.

Plus forte que prévu - à 3,5% sur un an en mars, contre 3,2% en février - l'inflation américaine a bousculé le CAC 40, comme le reste des bourses européennes: l'indice est même repassé en cours de séance sous la barre des 8.000 points pour la première fois depuis près d'un mois.

"Le réveil est un peu brutal", commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers, pour qui cette nouvelle hausse clôt une phase de "désinflation linéaire", pour passer à une phase de "désinflation chaotique".

Initialement rêvée dès mars, puis repoussée à juin, la première baisse des taux directeurs de la Fed pourrait finalement avoir lieu plus tard encore, en raison de la persistance de l'inflation et de la solidité affichée par l'économie américaine.

Le chiffre est loin de la cible des 2% sur un an de la banque centrale américaine et s'éloigne même de la perspective de descendre à nouveau sous les 3%, niveau que l'indicateur CPI avait pourtant atteint dès juin 2023.

"S'il reste de l'inflation dans le système, c'est aussi parce que l'économie va bien", pondère le même analyste, pour qui, la question cruciale reste de savoir "ce que la Fed va faire de ces chiffres".

Le compte-rendu des discussions de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed est attendu en deuxième partie de séance aux Etats-Unis.

Concernant la réunion de la BCE jeudi, les investisseurs n'attendent pas grand-chose de l'institution monétaire européenne, déjà globalement tournée vers juin pour sa première baisse des taux selon les marchés.

La "tech" souffre de la hausse des taux

Plusieurs acteurs de la "tech", sensibles aux taux, ont connu des déboires au cours de la séance sur le CAC 40, à l'instar de Capgemini (-2,09%) et Téléperformance (-3,30%).

Jefferies peu confiant pour Edenred

Les analystes de Jefferies ont commencé à couvrir l'entreprise du CAC 40 Edenred et soulignent "de multiples vents contraires" en raison de la pression de la concurrence dans le secteur, des marges déjà à un haut niveau et une capacité d'endettement limité. L'action est classée dans la recommandation "sous pondérer". Elle reculait de 3,56% à 46,78 euros, la plus forte baisse de l'indice phare.

afp/rp