Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales affichent de nets replis mardi, les investisseurs préférant délaisser les actifs risqués dans un contexte d'incertitude économique et de craintes géopolitiques au Proche et Moyen-Orient.

Les places boursières européennes sont touchées par un mouvement baissier généralisé qui concerne la plupart des secteurs. Vers 11H30 GMT, Paris cédait 1,06%, Londres 1,37%, Francfort 1,08% et Milan 1,45%.

La veille, les indices de Wall Street ont terminé en repli face à des prises de bénéfices et mardi, le Nasdaq et le S&P 500 devraient ouvrir autour de l'équilibre, tandis que le Dow Jones est annoncé en hausse de 0,46% selon leurs contrats à terme respectifs.

En Asie, les marchés boursiers ont connu une séance dans le rouge: Tokyo a perdu 1,94%, Shanghai 1,65%, Hong Kong 2,12% et Bombay 0,56%.

"Les investisseurs digéraient les incertitudes provenant de sources multiples", commente Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

D'une part, la perspective à court terme d'une première baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) américaine "s'est encore estompée hier après que les données sur les ventes au détail ont dépassé les estimations", explique-t-il.

D'autre part, "les investisseurs ont été déçus par la dernière série de données économiques mitigées en provenance de Chine", poursuit l'analyste.

Les ventes de détail et la production industrielle ont, en effet, nettement ralenti en mars en Chine par rapport au début de l'année, et sont ressorties en dessous des prévisions des analystes sondés par Bloomberg.

Cela a éclipsé la bonne nouvelle d'une croissance du PIB chinois de 5,3% au premier trimestre, plus qu'espéré.

Et par ailleurs, "les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient restent l'un des leviers d'incertitude pour les actions", selon Pierre Veyret.

L'Iran a pour la première fois lancé une attaque directe ce week-end contre Israël, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril attribuée à Israël, qui a tué sept membres des Gardiens de la Révolution.

Lundi soir, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a déclaré que l'armée israélienne allait "riposter au lancement de ces si nombreux missiles de croisière et drones sur le territoire de l'Etat d'Israël".

En réponse, le président iranien Ebrahim Raïssi a une nouvelle fois prévenu mardi que "la moindre action" d'Israël contre "les intérêts de l'Iran" provoquerait "une réponse sévère, étendue et douloureuse" de son pays.

Après une hausse plus tôt en séance, les prix du pétrole reculent légèrement vers 11H20 GMT : le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 0,26% à 89,87 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, baissait de 0,32%, à 85,14 dollars.

"Compte tenu de tout cela, il n'est pas surprenant de constater que l'appétit pour le risque est soumis à des pressions considérables", conclut Pierre Veyret.

Plan de la dernière chance pour Superdry

La chaîne de vêtements britannique Superdry, qui lutte pour sa survie, dévissait de plus de 30% à Londres après avoir annoncé un plan de restructuration de la dernière chance, une augmentation de capital et un prochain retrait de cotation.

Ailleurs à la cote, Dr. Martens, qui n'en finit plus d'être plombée par ses difficultés aux Etats-Unis, chutait de 29,65% après avoir notamment annoncé le prochain départ de son patron Kenny Wilson.

Du côté de l'or et des devises

Sur le marché des changes, l'euro était stable (+0,07%) face au dollar à 1,0631 dollar pour un euro vers 11H20 GMT.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat allemand à dix ans s'établissait à 2,47%, contre 2,44% par rapport à la clôture de lundi.

L'or reculait de 0,48% à 2371,93 dollars.

Le bitcoin cédait 0,99% à 62'257 dollars.

afp/jh