Rio de Janeiro (awp/afp) - La croissance économique au Brésil a ralenti à 0,1% au troisième trimestre par rapport au précédent, freinée notamment par un fort recul du secteur agricole, selon les chiffres officiels publiés mardi.

Ce résultat est toutefois meilleur que les attentes des analystes, qui tablaient sur une contraction de 0,2% du produit intérieur brut (PIB), une bonne surprise pour le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Il s'agit du troisième trimestre consécutif dans le vert pour la première économie d'Amérique latine.

De juillet à septembre cette année, la croissance a nettement ralenti par rapport aux deux premiers trimestres de 2023 (+1,4% au premier et +1% au deuxième).

"L'économie brésilienne a présenté des résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre, mais le constat principal est que la forte croissance du premier semestre n'est plus d'actualité", estime William Jackson, analyste de la firme de consultants Capital Economics.

Le PIB a tout de même progressé de 2% par rapport au troisième trimestre de 2022, et la croissance cumulée sur les neuf premiers mois de l'année est de 3,2% par rapport à la même période l'an dernier.

Le secteur agricole, l'un des principaux moteurs de l'économie brésilienne, a connu une importante contraction (-3,3%) au troisième trimestre par rapport au deuxième.

Mais ce fort recul est à relativiser avec les résultats exceptionnels du premier semestre. Si l'on compare les chiffres de juillet à septembre avec ceux du troisième trimestre de 2022, la progression est de 8,8%.

Le secteur de l'industrie et celui des services ont tous deux progressé de 0,6% par rapport au deuxième trimestre.

Malgré ce troisième trimestre moins florissant, les analystes et les institutions financières consultées pour l'enquête hebdomadaire Focus de la banque centrale brésilienne tablent sur une croissance de 2,84% cette année.

"Nous aurons une croissance de 3% cette année. La Banque centrale a commencé à réduire les taux d'intérêt. Le peuple brésilien va être fier de cette embellie de l'économie", a déclaré mardi le ministre des Finances Fernando Haddad, lors de l'émission hebdomadaire du président Lula sur les réseaux sociaux.

Depuis son retour au pouvoir pour un troisième mandat, en janvier, l'ancien syndicaliste n'avait cessé de réclamer une baisse du taux directeur, un des plus hauts au monde.

Selon lui, les taux d'intérêt élevés entravent la croissance, rendant plus difficile l'accès au crédit pour les consommateurs, et pour les investissements des entreprises.

Après un long bras de fer, la Banque centrale, qui justifiait des taux élevés par la nécessité de combattre l'inflation, a finalement procédé à une première réduction en août de ce taux qui était resté un an à 13,75%.

Ce mouvement s'est poursuivi les mois suivants et le taux directeur, qui s'élève aujourd'hui à 12,25%, devrait être abaissé à 11,75% la semaine prochaine.

afp/rp