Zurich (awp) - La Bourse suisse réduisait quelque peu ses pertes vendredi à l'approche de la mi-journée, après avoir ouvert la première séance du 2e semestre en net repli. Toujours prudents, les investisseurs redoutent désormais une récession, alors que le flux de nouvelles d'entreprises demeure modeste en cette fin de semaine.

Les dernières statistiques faisant état d'une hausse des prix toujours très élevée aux Etats-Unis et dans les pays européens, ainsi que d'un début de ralentissement de l'activité économique, vont dans le sens d'un scénario de récession, comme anticipé actuellement par les marchés. Bonne nouvelle cependant en Chine, où l'activité manufacturière a retrouvé des couleurs en juin, aidée par la levée de nombreuses restrictions anti-Covid dont le confinement de Shanghai. Mais la reprise est loin d'être totale et les entreprises restent prudentes en matière d'emploi.

Dans la zone euro, le taux d'inflation a battu un nouveau record en juin à 8,6% sur un an.

En Suisse, l'indice des directeurs d'achat (PMI), qui a reculé en juin aussi bien pour l'industrie que pour les services, laisse encore entrevoir des perspectives favorables pour l'économie, mais la dynamique a perdu de son élan. L'indicateur s'est clairement maintenu au-dessus du seuil de croissance.

Après avoir débuté la séance en net repli de 0,88%, le SMI parvenait à réduire ses pertes, notant vers 10h40 à 10'694,53 points soit un tassement de 0,45% non sans être parvenu quelques instants auparavant à franchir la barre des 10'700 points. Le SLI lâchait quant à lui 0,17% à 1642,59 points et le SPI 0,36% à 13'785,22 points.

Alors que quasiment l'ensemble des 30 valeurs constitutives du SLI s'affichait dans le rouge à l'entame de séance, elles n'étaient plus que 11 à perdre du terrain, les 19 autres en gagnant. Mais les trois poids lourds de la cote pesaient nettement sur les indices, Novartis baissant de 1,9%, derrière la lanterne rouge VAT Group (-2,8%).

UBS a abaissé l'objectif de cours du titre du géant pharmaceutique bâlois à 86 francs suisses, contre 88 francs suisses précédemment. La recommandation est maintenue à "neutral". Les deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, rejoignaient aussi le camp des perdants, le bon Roche abandonnant 0,7% et Nestlé égarant 0,5%.

En haut de tableau, Adecco (+1,7%) s'échappait, devant Credit Suisse (+1,5%) et l'horloger biennois Swatch Group (+1,1%). Son concurrent genevois, le géant du luxe Richemont, gagnait 0,6%.

Outre le numéro deux bancaire helvétique, les autres financières avaient aussi les faveurs des investisseurs, Julius Bär prenant 0,9% après avoir mis fin à un litige devant la justice genevoise. Le gestionnaire de fortune a conclu un accord qui prévoit le paiement de 105 millions d'euros. La moitié de ce montant sera couvert par des provisions existantes.

Swiss Re s'étoffait de 0,6%, UBS de 0,5%, Zurich Insurance de 0,4%, Partners Group de 0,3% et Swiss Life de 0,2%.

Lonza (+0,04%) prévoit d'investir quelque 500 millions de francs suisses dans de nouvelles installations de remplissage et de finition à Stein, en Argovie. L'achèvement des travaux est agendé à 2026. Le groupe rhénan a en outre fait part de l'embauche au 1er août de Maria Soler Nunez au poste de responsable des opération du groupe, en remplacement de Stefan Stoffel.

Du côté du marché élargi, Autoneum décollait de 2,6%, après avoir officialisé un nouvel actionnaire de référence de renom, en la personne de Martin Haefner. Le milliardaire et propriétaire des concessionnaires Amag a franchi le 24 juin le seuil des 3% de participation déclenchant une obligation d'annonce à la Bourse suisse une semaine plus tard.

Sulzer perdait 0,2%. La décision prise par le groupe industriel de se retirer du marché russe et de suspendre ses activités en Pologne va se traduire par une dépréciation de la majeure partie des actifs dans ces deux pays. Il anticipe un effet unique de 125 à 130 millions de francs suisses, dont 125 millions seront comptabilisés au premier semestre 2022.

Cembra Money Bank décollait de 1,4%. La banque a lancé une nouvelle carte de crédit destinée aux utilisateurs actuels de la Mastercard Cumulus, alors que le partenariat de longue date avec Migros est officiellement arrivé à échéance le 30 juin.

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