Plusieurs hypothèses ont été évoquées suite à cette hausse :
  1. Un gros investisseur aurait passé un ordre d'achat de 100 millions de dollars répartis sur 3 plateformes de trading différentes : Coinbase, Kraken et Bitstamp. En effet, bien que la capitalisation boursière du Bitcoin s'établisse aujourd'hui à environ 97 milliards de dollars (représentant plus de 54% de la capitalisation de l'ensemble des monnaies virtuelles), il existe d'importants investisseurs, appelés "Bitcoins whales", qui détiennent des quantités astronomiques de bitcoins et qui sont capables de faire décaler les cours en passant des ordres.
  2. Un mouvement significatif aurait eu lieu du côté des futures. Les traders détenant des positions courtes pourraient être à l'origine de cette hausse suppose Bloomberg (voir vidéo ci-dessous). La Commodity and Futures Trading a enregistré ce jour-là une nette chute des positions courtes et un brutal accroissement des achats sur le CME.
  3. Bloomberg a suggéré un "poisson d'avril" sur des sites d'information de cryptomonnaie, selon laquelle la SEC aurait approuvé les ETF Bitcoin.
  4. Cette ascension aurait été purement technique. Les investisseurs auraient suivi le mouvement une fois la résistance des 4 200 dollars franchie à la hausse.
Pour être tout à fait honnête, beaucoup d'autres explications ont circulé, notamment celles qui reviennent traditionnellement en bourse quand il s'agit de trouver la raison d'un violent mouvement sans fondement : le bon vieux "gros doigt", l'algorithme qui devient fou. Bloomberg n'avait manifestement pas non plus la réponse :
 

Et trois semaines plus tard, personne n'est capable de donner avec certitude les raisons du réveil du Bitcoin. Une chose est sûre, le mouvement perdure à ce jour : la crypto a accroché les 5 500 dollars. 
 

Source : Zonebourse
 
Techniquement, en données hebdomadaires, les cours reviennent progressivement tester la zone pertinente des 6 000 USD. Ce retour en forme de Pullback sera particulièrement suivi par les opérateurs. Son franchissement ouvrirait la voie à une nouvelle cible proche des 8 200 USD. En revanche, un blocage au contact de cette résistance (6 000 USD) redonnerait de la puissance au courant vendeur, en sommeil depuis fin 2018.

La remontée du Bitcoin au-dessus des 5 000 dollars a eu pour conséquence de remettre les cryptomonnaies sous le feu des projecteurs, en témoigne une actualité qui s'est densifiée dernièrement :

- Le Chicago Mercantile Exchange a révélé dans un communiqué que les volumes de négociations de contrats à terme sur la plateforme auraient atteint un niveau record de 22 542 contrats le 4 avril, représentant approximativement 546 millions de dollars, dont la majorité provenaient d'Asie.  
 

Source : CME Group

- La Chine réfléchit à interdire le "mining1" de Bitcoin et d'autres cryptomonnaies en raison de la consommation énergétique et de la pollution que cela induit. La Commission Nationale du Développement et de la Réforme (NDRC) de la Chine a lancé lundi un sondage afin d'obtenir l'opinion publique sur ce sujet. La consultation publique est ouverte jusqu'au 7 mai.

- Le Bitcoin peut désormais être intégré dans les contrats d'assurance-vie des Français. La loi PACTE, qui a été adoptée le 11 avril par l'Assemblée Nationale permet aux banques et assurances de proposer des contrats d'assurance-vie exposés aux cryptomonnaies via des fonds spécialisés.

- Facebook a annoncé le lancement de sa propre monnaie électronique : le Facebook Coin. Cette devise électronique servirait aux utilisateurs de Marketplace, une sorte de "Bon Coin" créé par Facebook il y a plusieurs années. Selon Ross Sandler, analyste chez Barclays, cette cryptomonnaie pourrait représenter un surcroît de 19 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour FB à l'horizon 2021.

- La Tunisie étudie la possibilité de lancer sa propre crypto-monnaie.  Walid Driss, le fondateur de la start-up DigitUS Tech a révélé lors d'une interview à AsiaTimes, qu'il collaborait avec la Banque centrale de Tunisie afin de lancer un "dinar numérique". A noter que la directrice du Fonds Monétaire International, Christine Lagarde, avait déclaré lors du festival des Fintechs à Singapour en novembre dernier, que d'autres pays comme le Canada, la Suède, l'Uruguay et la Chine, étudiaient également l'idée de créer leur propre devise virtuelle.

- Le géant du e-commerce japonais Rakuten (le Amazon japonais) a évoqué, dans son rapport annuel, son intention de modifier son application de paiement en ligne, en y intégrant une plateforme d'échange de cryptomonnaies.



1 Le mining, c’est le fait qu’un individu mette à disposition du réseau son ordinateur, et que celui-ci, ajouté aux ordinateurs des autres membres, contribue à la maintenance du réseau. Grâce à leur puissance de calcul commune, avant qu’une transaction soit effectuée, des vérifications concernant l’historique des transactions passées, la véracité des informations, etc. sont effectuées, et si tout est bon, l’opération se réalise et la monnaie virtuelle est échangée. Ainsi, les individus sont considérés comme des « mineurs », et sont rémunérés en cette monnaie.