Principale victime européenne du ralentissement mondial, le secteur manufacturier allemand, moteur de l’économie du Vieux-Continent, a enregistré une contraction remarquée en mars, pire score depuis juillet 2012 selon les indicateurs PMI.

De son côté, la FED abaisse ses prévisions de croissance et d’inflation et lève doublement le pied dans son cycle de normalisation. La banque centrale américaine a ainsi revu ses projections de hausse de taux et annoncé qu’elle cessera bientôt la réduction de son bilan. Les argentiers de l’Oncle Sam ne prévoient en effet plus aucun tour de vis monétaire en 2019 et n’en envisage plus qu’un seul, en 2020, dans les trois années qui viennent. Le rythme de la réduction du bilan va ralentir de moitié à partir du mois de mai avant de s’interrompre en septembre.

Sur le front du Brexit, les Européens proposent 2 options au gouvernement britannique après le double rejet par Westminster de l’accord de sortie et la demande de report de Theresa May :
  1. Si les députés britanniques valident l’accord cette semaine, le Brexit sera reporté au 22 Mai ;
  2. Dans le cas inverse, le Brexit sera effectif sans accord le 12 Avril.
Le texte négocié avec Bruxelles par la Première ministre ne semblant pas en mesure d’obtenir un consensus à la Chambre des communes, la deuxième option devrait néanmoins être évitée à condition que Londres repense sa stratégie afin d’obtenir une prolongation plus longue, laquelle impliquerait la participation du Royaume-Uni aux prochaines élections européennes prévues du 23 au 26 mai.

Le calendrier économique sera peu chargé cette semaine mais les cambistes suivront toutefois la réunion de la banque centrale néo-zélandaise dans la nuit de mardi à mercredi et les nouveaux développements autour du Brexit.

Graphiquement, malgré une nouvelle tentative au-delà de 1.14 USD, l’Euro cède à nouveau face aux vagues de ventes sur rebond qui renvoient les cours au cœur de leur range. La situation est neutre entre 1.1198 et 1.1428 USD.

Le Pound reste non sans mal à proximité de ses points hauts annuels, preuve supplémentaire que les opérateurs ne croient pas au scénario catastrophe du no deal. Si la Livre devrait valoir plus cher à moyen terme, la volatilité actuelle sur la devise nous force à rester à l’écart.

Les déboires de l’Euro profitent par ailleurs au Franc suisse et la paire EUR/CHF se rapproche de ses points bas annuels. Sous 1.1189, la BNS pourrait cependant de nouveau réagir et provoquer un net rebond de la parité.



Enfin, le Yen profite également du contexte d’aversion au risque et le couple USD/JPY confirme son échec au contact de sa résistance à 111.90. Désormais soutenue sous 110, la paire cherche un second souffle pour tenter de reprendre sa marche en avant.