PARIS, 6 décembre (Reuters) - Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé lundi plusieurs mesures visant à freiner la cinquième vague de l'épidémie de COVID-19 en France, avec entre autres le renforcement du protocole sanitaire dans les écoles et la fermeture des discothèques pour quatre semaines.

Il a également annoncé que la vaccination serait étendue aux enfants de cinq à 11 ans les plus fragiles à partir du 15 décembre et qu'elle pourrait être étendue avant la fin de l'année à la totalité de cette classe d'âge, au sein de laquelle le taux d'incidence du COVID-19 est nettement plus élevé que dans le reste de la population.

Les personnes de 65 ans et plus pourront quant à elles être vaccinées, qu'il s'agisse d'une première dose ou d'un rappel, sans rendez-vous.

Le passage du protocole sanitaire dans l'Education nationale au niveau 3 (sur une échelle de quatre) va rendre obligatoire le port du masque à l'extérieur, par exemple dans les cours de récréation, et plus seulement à l'intérieur. Il prévoit aussi la limitation des activités sportives.

La fermeture des discothèques pour quatre semaines sera effective dès vendredi, a précisé Jean Castex.

Ces décisions, prises en début de journée lors d'une réunion du conseil de défense sanitaire, interviennent alors que la France, comme de nombreux pays européens, fait face depuis plusieurs semaines à une recrudescence marquée de l'épidémie de COVID-19. Le taux d'incidence sur sept jours a ainsi bondi à plus de 400 pour 100.000 personnes en fin de semaine dernière, contre moins de 200 la semaine précédente.

"Cette situation nous appelle à la lucidité et à la vigilance, sans céder pour autant à je ne sais quel affolement", a déclaré Jean Castex lors d'une conférence de presse.

"Si le nombre de cas est à nouveau très élevé, la situation n'est pas la même qu'il y a un an. Les Français se sont massivement vaccinés, c'est le cas de 52 millions d'entre nous et cela a changé la donne."

VÉRAN ÉVOQUE UN "PREMIER EFFET DE FREINAGE" DE L'ÉPIDÉMIE

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a en outre observé que la hausse des contaminations avait commencé à ralentir, tout en restant élevée, y voyant "peut-être un premier effet de freinage" et du "ressaisissement" de chacun en matière de respect des gestes barrières.

En associant les mesures annoncées ce lundi à l'effort de vaccination - avec un objectif de 15 millions de doses de rappel administrées d'ici la fin de l'année - et à l'appel à la responsabilité individuelle, "on souhaite pousser notre avantage jusqu'au bout" pour limiter la nouvelle vague épidémique et éviter toute mesure plus drastique, a dit Olivier Véran.

Tout en assurant que "l'heure n'est donc pas à des mesures de jauges, de couvre-feu ou de confinement", Jean Castex a ainsi appelé les Français à recourir davantage au télétravail et à "lever le pied" sur les fêtes privées et professionnelles jusqu'à la fin de l'année.

Si la reprise épidémique actuelle est liée au variant Delta, la France a désormais recensé 25 cas de contamination par le variant Omicron, repéré initialement en Afrique australe, dont 21 cas importés et quatre dus à une transmission sur le sol français.

Selon des premières données, ce variant Omicron semble plus contagieux voire fortement plus contagieux que le Delta, mais pas plus dangereux, a dit Olivier Véran, selon lequel il est donc inutile de modifier à ce stade la stratégie vaccinale.

(Rédigé par Marc Angrand, édité par Bertrand Boucey)