L'Essentiel : 

  • Le secret des indices qui tiennent en 2022 : une forte composante pétrolière 
  • Qui a dit qu'il ne se passe jamais rien sur le marché des changes ?

Depuis le début de l'année, il ne vous aura pas échappé que presque tous les indices européens sont en baisse. L'IBEX espagnol est l'un des moins attaqués, car il est largement exposé aux valeurs bancaires, aux services collectifs et à l'énergie, les trois compartiments les plus robustes de l'année 2022. Le trio de tête des gains 2022 est composé de Repsol (+48%), Banco de Sabadell (+33%) et CaixaBank (+33%).

L'Espagne résiste
L'Espagne résiste

Par contraste, le SMI suisse ferme la marche, ce qui n'est pas forcément intuitif dans la mesure où son trio Nestlé, Roche et Novartis est perçu comme défensif. Mais la Bourse de Zurich paie l'absence de groupe énergétique suisse et une forte exposition aux secteurs cycliques de la consommation et de l'industrie. Il faut ajouter à cela la débâcle du Crédit Suisse (-30% en 2022), qui déséquilibre la poche financière par rapport au rival UBS (+1% en 2022). Contrairement à l'IBEX qui a plusieurs locomotives, le palmarès des meilleures performances du SMI est étriqué : Zurich Insurance (+6%), Swisscom (+5%) et Novartis (+5%).

Il y a vikings et vikings

Le raisonnement vaut aussi pour les pays scandinaves. D'ailleurs, il y a quelques indices européens dans le vert cette année, et celui de la place norvégienne en fait partie. Petite illustration ci-dessous.

Oslo tout-puissant
Oslo tout-puissant

En 2022, l'OMX Oslo caracole en tête des hausses. L'indice Norvégien est surexposé au pétrole à cause de la compagnie nationale Equinor, qui écrase toutes les autres capitalisations, et des petites entreprises de services pétroliers comme Subsea 7 et TGS. Il profite aussi de la présence non négligeable d'une industrie non-cyclique et terriblement locale : le saumon (Mowi, Salmar…).

Les autres places du nord, Stockholm, Helsinki et Copenhague, n'ont pas l'exposition de la Norvège au pétrole, aussi rentrent-elles dans le rang. D'ailleurs, l'OMX Nordic 40, qui figure dans le premier graphique, est en vif repli cette année. 


Devises : Le rouble en rit encore

Il y a quelques semaines, il était impossible de placer la paire Dollar / Rouble dans un graphique au risque d'aplatir toutes les autres courbes tant la devise russe s'était effondrée avec brutalité. Mais depuis la mi-mars, les choses ont bien changé et le rouble est passé d'une baisse de 75% face au dollar à un gain de près de 25%. C'est presque incroyable au vu du contexte. Voici à quoi cela ressemble désormais :

Un parcours presque incroyable pour le rouble
Big (t)rouble

Sans entrer dans le détail, le marché a joué l'effondrement de l'économie russe, ce qui avait l'air d'être une assez bonne idée au vu de l'empilage des sanctions internationales visant le pays. Mais c'était compter sans la roublardise (pardon...) du Kremlin qui a décidé de forcer les Occidentaux à acheter du rouble pour pouvoir honorer les factures énergétiques, et qui honore sa dette extérieure dans sa monnaie nationale, favorisant sa circulation. La situation pourrait bien sûr se dégrader rapidement pour Moscou, mais force est de constater que rares étaient ceux qui pouvaient imaginer à la fin du mois de février où se trouverait la devise russe au début du mois de juin.