Les principales Bourses européennes évoluent en hausse prudente vendredi après de nombreux résultats d'entreprises en attendant la publication de la première estimation du PIB de la zone euro au deuxième trimestre sur fond de crise sanitaire.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,35% à 4.869,72 points vers 08h18 GMT. À Francfort, le Dax s'octroie 0,56% et à Londres, le FTSE prend 0,43%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,52%, le FTSEurofirst 300 de 0,53% et le Stoxx 600 de 0,53%.

Les marchés européens ont dévissé jeudi sous les effets conjugués de résultats trimestriels décevants et d'indicateurs inquiétants, en particulier aux Etats-Unis où le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de plus de 30% au deuxième trimestre.

De bons résultats d'entreprises, dont ceux de BNP Paribas et des géants du secteur technologique américain, contribuent ce vendredi à la remontée, prudente, des actions.

Le chiffre du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro pour le deuxième trimestre devrait à nouveau illustrer l'impact des mesures de confinement adoptées par la plupart des pays membres sur l'économie du bloc. Les économistes interrogés par Reuters s'attendent à une contraction de 12% en rythme annuel, après -3,6% sur les trois premiers mois de l'année.

L'économie française a sans surprise connu un trou d'air d'une ampleur inédite au cours d'un deuxième trimestre marqué par un mois et demi de quasi-paralysie de l'activité sous l'effet du confinement, affichant une contraction de 13,8%, selon une première estimation publiée par l'Insee.

En Espagne, la contraction du PIB atteint 18,5% au deuxième trimestre, effaçant d'un coup six années de redressement économique.

VALEURS

La banque BNP Paribas (+4,16%) prend la tête du CAC après avoir dégagé au deuxième trimestre des résultats supérieurs aux attentes à la faveur d'un retour à meilleure fortune dans ses activités de marché et de provisions pour mauvaises créances en deçà des anticipations.

Engie gagne 2,72% après l'annonce d'une revue stratégique d'une partie de ses activités de services après avoir vu ses résultats semestriels plonger sous l'effet du coronavirus.

A l'inverse, Legrand perd plus de 3%, le groupe ayant dégagé un chiffre d'affaires en baisse de 22,8% en données organiques au deuxième trimestre.

La plus forte baisse du SBF 120 est pour Lagardère (-11,69%), le groupe de médias, d'édition et de distribution spécialisée ayant fait état de résultats semestriels plombés par la crise sanitaire.

Ailleurs en Europe, Nokia est en tête du Stoxx 600 avec un bond de 13,89% et le groupe télécoms Altice prend 5,97% après avoir tout deux publié un bénéfice supérieur aux attentes.

IAG, maison-mère de British Airways, abandonne 6,88% après avoir annoncé une perte d'exploitation de 1,365 milliard d'euros au deuxième trimestre et une augmentation de capital pour renforcer ses finances mises à mal par la pandémie.

Au niveau sectoriel, l'indice Stoxx de le technologie avance de 2,46% dans le sillage des résultats meilleurs que prévu des géants américains du secteur.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi au terme d'une séance malmenée par la contraction record du PIB américain au deuxième trimestre (-32,9%) tandis que le tweet de Donald Trump sur l'éventualité d'un report de l'élection présidentielle du 3 novembre est venu alimenter la nervosité des investisseurs.

Mais les marchés se sont stabilisés en cours de séance, se détournant progressivement des mauvaises nouvelles du jour pour se reconcentrer sur les promesses apportées la veille par le président de la Réserve fédérale.

A la cloche, l'indice Dow Jones a cédé 0,85%, le S&P-500 a perdu 0,38% et le Nasdaq Composite a avancé de 0,43%.

Ce vendredi, les futures sur l'indice Dow Jones et le S&P-500 sont en petite hausse tandis que celui sur le Nasdaq prend près de 1% à la faveur des bons résultats de plusieurs poids lourds du secteur technologique.

Dans les échanges après la clôture, Apple gagnait 6% après avoir publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et Amazon prenait 7%, le géant du commerce en ligne ayant affiché un bénéfice jamais atteint en 26 années d'existence, profitant à plein des confinements. Alphabet et Facebook étaient également en hausse après avoir publié des chiffres d'affaires meilleurs que prévu.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a cédé 2,82% en raison du renchérissement du yen après des indicateurs américains décevants et du plongeon du titre Advantest (-14,93%), le fabricant de semi-conducteurs ayant fait état d'un bénéfice sous les attentes.

Du côté de la Chine, les nouvelles macroéconomiques continuent de rassurer: l'activité du secteur manufacturier a progressé en juillet pour un cinquième mois consécutif, à un rythme plus rapide et supérieur au consensus.

Néanmoins, les acteurs du marché restent préoccupés par la hausse des cas d'infection dans le pays, à un record quotidien depuis mars.

En Bourse, le CSI 300 des grandes capitalisations a pris 0,8% et l'indice composite de Shanghai 0,7%.

CHANGES

La contraction record de l'économie américaine, l'augmentation des inscriptions au chômage, l'impasse au Congrès sur un nouveau plan de relance et la flambée épidémique aux Etats-Unis jouent en défaveur du dollar, qui tombe à un plus bas de plus de deux ans contre un panier de devises internationales (-0,37%) et pourrait afficher sa pire performance mensuelle en dix ans.

L'euro gagne 0,24% à 1,1875 dollar après avoir brièvement franchi en début de séance la barre de 1,19 pour la première fois depuis mai 2018.

Le yen, valeur refuge traditionnelle, en profite également pour atteindre en séance un plus haut de quatre mois à 104,17 pour un dollar.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans se stabilise à 0,5396% et celui du dix ans allemand est également stable, à -0,542%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers regagnent du terrain après avoir atteint des creux de trois semaines lors de la séance précédente en réaction à la baisse historique de la croissance américaine.

Le baril de Brent augmente de 0,93% à 43,34 dollars après être tombé à 41,38 dollars la veille. Celui de brut américain gagne 0,95% à 40,3 dollars après avoir reculé sous 39 dollars pour la première fois depuis le 10 juillet.

(édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga