(Actualisé avec nouvelles déclarations)

BERLIN, 18 août (Reuters) - Angela Merkel a reçu samedi Vladimir Poutine au château de Meseberg, au nord de Berlin, pour un entretien consacré notamment aux conflits syrien et ukrainien, points de désaccords persistants entre l'Allemagne et la Russie.

"Je pense que les questions controversées ne peuvent être réglées que par le dialogue", a déclaré la chancelière allemande avant l'entretien, qui, selon elle, devait également porter sur le projet d'oléoduc Nord Stream 2 et les droits de l'homme.

Le président russe, arrivé en Allemagne après avoir assisté au mariage de la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, a quant à lui insisté sur le retour des réfugiés syriens et sur l'aide à la reconstruction.

En ce qui concerne l'Ukraine, Angela Merkel a souhaité que de nouveaux efforts soient déployés au début de l'année scolaire pour mettre un terme aux affrontements entre forces gouvernementales et séparatistes prorusses dans la région du Donbass.

Au sujet de l'oléoduc Nord Stream 2, qui doit permettre d'acheminer le gaz russe en Allemagne via la Baltique, la chancelière a estimé que son pays devrait continuer à jouer un rôle dans l'approvisionnement énergétique de l'Europe et s'est félicitée de l'ouverture des discussions entre l'Union européenne, l'Ukraine et la Russie.

"J'aimerais souligner que l'essentiel est que le transit via l'Ukraine - qui est traditionnel pour nous - réponde aux exigences économiques. Nord Stream 2 est exclusivement un projet économique", a ajouté Vladimir Poutine.

Les Etats-Unis font pression sur l’Allemagne pour qu’elle renonce au projet, qui selon eux, va accentuer sa dépendance énergétique à l'égard de la Russie. L'Ukraine craint pour sa part que le gazoduc ne permette à la Russie de l'exclure du transport du gaz. Le projet inquiète également ses voisins d'Europe de l'Est, soupçonneux à l'égard de Moscou.

Dans un entretien accordé au Welt am Sonntag, qui doit paraître dimanche, Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères, souhaite "donner un nouvel élan" au processus de paix en Ukraine, mais rappelle que l'allégement des sanctions imposées à la Russie après l'annexion de la Crimée en 2014 ne pourra être négocié que si l'accord de Minsk est mis en œuvre.

Le chef de la diplomatie dit s'être entretenu cette semaine avec son homologue ukrainien Pavlo Klimkine et ajoute que Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, se rendra à Berlin le 14 septembre.

(Andrea Shalal; Jean Terzian et Jean-Philippe Lefief pour le service français)