BRUXELLES/WASHINGTON, 21 novembre (Reuters) - Les dirigeants des 20 plus grandes économies de la planète (G20) débattront ce week-end de la manière de faire face à la pandémie de COVID-19 qui a provoqué une récession mondiale et de la façon de gérer la reprise une fois que le coronavirus sera sous contrôle.

En tête de l'ordre du jour figurent aussi l'achat et la distribution mondiale de vaccins, de médicaments et de tests pour les pays à faible revenus. Samedi, l'Union européenne exhortera le G20 à investir 4,5 milliards de dollars pour aider ces pays.

"Le thème principal sera d'intensifier la coopération mondiale pour faire face à la pandémie", a déclaré un haut responsable du G20 participant aux préparatifs du sommet de deux jours, présidé par l'Arabie saoudite et qui se tiendra en visioconférence en raison de la pandémie.

L'Union européenne va également proposer un traité sur les pandémies futures. "Un traité international nous aiderait à réagir plus rapidement et de manière plus coordonnée", dira dimanche le président du Conseil européen, Charles Michel.

Dans l'immédiat, il va falloir aussi aider les pays pauvres et lourdement endettés qui sont, du fait des conséquences économiques de la pandémie, "au bord de la ruine financière et d'une pauvreté, d'une famine et de souffrances immenses", a souligné vendredi le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.

A ce titre, les pays du G20 vont entériner un plan prolongeant pour six mois, jusqu'à la mi-2021, le moratoire sur le service de la dette des pays en développement, à en croire un projet de déclaration que Reuters a pu consulter.

La version définitive de cette déclaration sera diffusée samedi à l'issue des échanges en visioconférence.

Les Européens veulent aller plus loin, et l'allègement de la dette des pays africains sera l'an prochaine l'un des thèmes centraux de la présidence italienne du G20.

Les membres européens du G20 chercheront également à donner un nouvel élan à la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en espérant tirer parti du prochain changement d'administration aux États-Unis.

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

La victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine - que Donald Trump conteste toujours - ranime aussi les espoirs d'un effort commun des pays du G20 dans la lutte contre le réchauffement climatique.

"Nous attendons un nouvel élan de la part de la nouvelle administration américaine sur cette question, après la déclaration du président-élu selon laquelle les États-Unis adhéreront à nouveau à l'accord de Paris", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Conformément aux directives de Donald Trump, les Etats-Unis, parmi les principaux pays émetteur de gaz à effet de serre (GES) avec la Chine, sont formellement sortis le 4 novembre dernier de l'accord de Paris sur le climat conclu en 2015 à l'issue de la COP-21, devenant ainsi le seul pays parmi les 197 signataires à s'en être retiré.

Mais Joe Biden a promis des mesures radicales pour rendre l'économie américaine neutre en carbone d'ici 2050 et prévoit notamment de réintégrer le cadre de cet accord.

Pour financer la lutte contre le réchauffement climatique, l'Union européenne insistera pour que le G20 adopte des normes mondiales communes sur ce qui constituera un investissement "vert". (Jan Strupczewski à Bruxelles et Andrea Shalal à Washington version française Camille Raynaud, édité par Henri-Pierre André)