BERLIN, 19 août (Reuters) - Le Parti social-démocrate (SPD) menace de faire du système des retraites un thème central des prochaines élections en Allemagne, prévues en 2021, si le bloc conservateur de la chancelière Angela Merkel n'accepte pas de garantir le niveau des retraites jusqu'en 2040.

Maintenir un niveau de retraites stable est une priorité pour le SPD, déclare le ministre des Finances, Olaf Scholz, dans un entretien au Bild am Sonntag.

La coalition au pouvoir a convenu de maintenir le niveau des retraites jusqu'en 2025, mais le SPD plaide pour des garanties au-delà de 2030, ajoute-t-il.

Une telle mesure est le meilleur moyen d'empêcher une nouvelle poussée électorale des partis populistes, estime le ministre social-démocrate.

"La mondialisation et la numérisation créent de la richesse, mais elles modifient aussi notre monde à un rythme rapide. Nos citoyens attendent de nous que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour s'assurer qu'ils continuent à bien vivre", dit Scholz au journal.

Si le bloc conservateur d'Angela Merkel refuse de maintenir des retraites stables jusqu'en 2040, poursuit-il, alors la question sera au centre d'une bataille politique majeure.

"Et les citoyens décideront de la question avec leurs bulletins de vote."

Les prochaines élections sont prévues en 2021 en Allemagne, mais plusieurs Etats, dont la Bavière, organisent leur scrutin auparavant. L'élection régionale en Bavière se tiendra en octobre prochain.

Une enquête d'opinion menée pour le Bild am Sonntag montre que l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel ne recueille que 30% des intentions de vote, soit un point de moins qu'auparavant, tandis que le SPD se maintient à 17%.

Cela signifie que la "grande coalition" ne bénéficierait pas d'assez de soutien pour gouverner si de nouvelles élections avaient lieu ce dimanche.

Le sondage, mené par l'Institut Emnid, montre que le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD, extrême droite) a gagné un point, à 15%.

En septembre dernier, lors des élections législatives, l'alliance CDU-CSU avait obtenu 32,9% des suffrages tandis que l'AfD avait fait son entrée au Bundestag, la chambre basse du parlement, avec 12,6% des voix. (Andrea Shalal; Jean Terzian pour le service français)