Londres (awp/afp) - Le dollar plongeait mardi à son plus bas niveau depuis mi-août face à la livre, pénalisé par des indices d'activité PMI plus robustes que le mois précédent en Europe, tandis que le même indicateur montre un ralentissement américain.

Vers 16H25 GMT (17H25 à Paris), le billet vert perdait 1,49% à 1,2063 dollar pour une livre, un niveau plus vu depuis plus de trois mois.

L'euro gagnait pour sa part 0,61% à 1,0367 dollar.

Dans la zone euro, l'indice PMI Flash publié par S&P Global, calculé sur la base de sondages d'entreprises, s'est légèrement redressé à 47,8, après 47,3 en octobre. L'économie se contracte malgré tout pour le cinquième mois consécutif.

"La récession est dure, mais elle n'empire pas", a résumé Kallum Pickering, analyste chez Berenberg.

Même constat outre-Manche, où le PMI est passé à 48,3, contre 48,2 le mois précédent.

En revanche, aux Etats-Unis, le PMI a reculé à 46,3 points, par rapport à 48,2 en octobre. Cela "ravive les inquiétudes que l'économie se dirige vers une récession", a expliqué à l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

"Un ralentissement de l'économie pèserait sur l'inflation et réduirait la nécessité pour la Fed de poursuivre ses remontées des taux", ajoute-t-il.

A l'inverse, les banques centrales européennes vont continuer de lutter contre l'inflation.

Le chef économiste de la Banque d'Angleterre (BoE), Huw Pill, a réitéré le message d'une des plus vieilles banques centrales toujours en activité.

Selon lui, le taux directeur va continuer de monter au Royaume-Uni, même s'il n'atteindra pas le niveau que les marchés attendaient au moment de la crise qui a secoué le marché britannique en septembre.

A plus court terme, les investisseurs chercheront après la clôture européenne à décrypter les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans les minutes de sa dernière réunion.

Ils "traqueront le moindre détail qui prouverait qu'ils ont agi trop tôt" en pariant que la Fed allait ralentir le rythme de ses hausses de taux pour éviter de plomber l'économie américaine, estime Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Plusieurs analystes appellent cependant à ne pas parier trop vite sur un rebond européen: "S'il est vrai que le pessimisme des derniers mois était possiblement exagéré, l'économie européenne reste néanmoins fragile comme nous le rappellent les dernières projections de l'OCDE", prévient Guillaume Dejean, analyste chez Western Union.

L'OCDE prévoit une croissance atone de 0,5% en 2023 pour la zone euro, avec notamment une contraction de l'économie de 0,3% en Allemagne.

Le dollar néo-zélandais profite pour sa part d'une hausse plus marquée que prévu des taux de la banque centrale du pays, de 75 points de base.

"Cela fait passer le taux à 4,25%, soit le plus élevé des pays du G10", ce groupe de dix grandes devises parmi les plus échangées au monde, commente Lee Hardman, analyste chez MUFG.

Le "kiwi", comme la devise est surnommée, prenait 1,32% face au billet vert, à 0,6235 dollar américain pour un dollar néo-zélandais.

        Cours de mercredi Cours de mardi

        16H25 GMT               22H00 GMT

EUR/USD 1,0367                  1,0304

EUR/JPY 144,69                  145,53

EUR/CHF 0,9770                  0,9809

EUR/GBP 0,8594                  0,8669

USD/JPY 139,58                  141,23

USD/CHF 0,9424                  0,9519

GBP/USD 1,2063                  1,1886

afp/rp