New York (awp/afp) - Le dollar abandonnait du terrain face à la plupart des devises majeures mercredi après l'intervention de la Banque d'Angleterre qui a contribué à stabiliser le marché obligataire et à redresser la livre sterling.

Vers 19H40 GMT, le billet vert lâchait 1,30% face à la devise britannique, à 1,0875 dollar pour une livre.

Le "greenback", l'un des surnoms du dollar, se repliait aussi franchement face à l'euro, au franc suisse et au yen.

La Banque d'Angleterre (BoE) a indiqué mercredi qu'elle allait racheter des obligations d'État en circulation pour stabiliser le marché, qui avait vu les taux britanniques s'envoler ces derniers jours, jusqu'à atteindre 4,59% pour l'échéance à dix ans, une première depuis près de quatorze ans.

Les investisseurs exprimaient ainsi leurs craintes quant aux effets sur le déficit et la dette du Royaume-Uni du plan de soutien à l'économie annoncé vendredi par le gouvernement de la nouvelle Première ministre britannique, Liz Truss.

Après l'annonce de la BoE, la livre a d'abord plongé avant de rebondir violemment.

Pour Erik Nelson, de Wells Fargo, le retour en grâce de la devise britannique n'est que temporaire et dû à des prises de bénéfices et des achats de couverture effectués par des cambistes qui avaient parié sur la baisse de la livre.

La monnaie millénaire "va probablement rester plombée par la situation budgétaire du pays, le déficit des comptes courants, les risques relatifs à la stabilité financière" et la flambée du coût de l'énergie, a commenté Edward Moya, d'Oanda, dans une note.

La zone euro pourrait également connaître un sort similaire au Royaume-Uni, a prévenu Erik Nielsen, avec une remontée des taux obligataires des pays considérés les plus fragiles, comme l'Italie, et une dépréciation de l'euro.

Dans l'immédiat, la monnaie unique a profité du retour de la livre, mais aussi de déclarations de plusieurs membres de la Banque centrale européenne (BCE), notamment sa président Christine Lagarde.

"Nous ferons ce que nous avons à faire, c'est-à-dire relever les taux lors de nos prochaines réunions", a déclaré la responsable mercredi. D'autres membres se sont dits favorables à une nouvelle hausse du taux directeur de 0,75 point de pourcentage lors de la prochaine réunion de la BCE, fin octobre.

Mercredi, l'intervention de la BoE a entraîné une brutale détente des taux obligataires britanniques, qui s'est propagée à la plupart des dettes occidentales, en particulier au bons du Trésor américains, privant le dollar de soutien.

La perspective de l'achat d'obligations par la BoE a amené les opérateurs à anticiper une augmentation de la liquidité en circulation, ce qui "soutient l'appétit pour le risque", a expliqué Nick REEE, de Merki Investments.

Dès lors, des monnaies à la peine face au dollar depuis plusieurs semaines ont pris leur revanche. Considérées comme plus volatils et donc plus risqués, le dollar australien, le rand sud-africain ou la couronne norvégienne gagnaient tous plus de 1% face au "Buck", un autre surnom du dollar.

        Cours de mercredi Cours de mardi

        19H40 GMT               21H00 GMT

EUR/USD 0,9726                  0,9594

EUR/JPY 140,20                  138,92

EUR/CHF 0,9499                  0,9514

EUR/GBP 0,8943                  0,8939

USD/JPY 144,14                  144,80

USD/CHF 0,9766                  0,9917

GBP/USD 1,0875                  1,0733

afp/rap