Selon l'American Society of Civil Engineers (ASCE) dont les diagnostics et rapports font loi en la matière, l'état général des infrastructures américaines s'est très nettement dégradé au cours des 30 dernières années. Dans la classification de référence, les infrastructures principales ont basculé depuis 1993 au niveau D "Mauvais état, en risque" sur les cinq niveaux que compte cette échelle. Il s'agit dans le détail d'éléments structurels approchant la fin de vie avec un risque élevé notable de cassures et dégradations. Sont visés notamment les canaux, les barrages, les écoles, les digues, les infrastructures liées à l'aviation et les routes. Dans une moindre mesure sont classifiés au niveau C "Etat médiocre nécessitant un suivi" les ports, les voies ferrées, les transports en commun et les ponts.
D'après les projections faites par cet organisme, près de 50% des besoins futurs en financement cumulé ne sont actuellement pas prévus pour l'horizon 2020 ! >>>>http://www.infrastructurereportcard.org/
source ASCE
Dès lors comme on peut le comprendre aisément, de nombreux acteurs du marché du BTP et des matériaux de base s'en frottent déjà les mains. De juteux contrats seront ainsi à négocier durant la présidence Trump !
Un effet "boost" qui se fait déjà ressentir sur ces secteurs
Grâce au Market Screener Zonebourse, une recherche sectorielle des principales sociétés de plus d'un milliard de dollars de capitalisation opérant sur les marchés nord-américain, sud-américain et européen, dans la construction et les matériaux de base, permet de faire ressortir un certain nombre de valeurs. La variation sur cinq jours parle d'elle-même, ces sociétés profitent pleinement de l'élection du candidat républicain Donald Trump. Parmi ces compagnies peuvent être notamment citées le suisse LafargeHolcim qui progresse de plus de 10% depuis le début de semaine, l'allemand Heidelbergcement (+8.35%) ou encore le français Imerys (+5.89%).
Il suffit de se pencher sur ce marché de niche pour comprendre les enjeux. En se focalisant d'une part sur le marché américain et d'autre part à l'international sur des marchés "de seconde zone" ou "périphériques" il est possible de constater plus particulièrement l'agitation qui s'opère grâce à cette simple promesse électorale.
Ainsi, sans surprise, les principaux acteurs américains du secteur affichent des performances particulièrement élevées ces derniers jours: Vulcan Materials company (+19.21%), USG Corporation (+12%), Martin Marietta Materials (+23.9%) ou encore l'américain Summit Material avec plus de 26% de hausse !
1°) L'exemple irlandais: CRH
Progression du cimentier irlandais sur cette semaine au sein de l'indice ISEQ
Cette semaine d'élection américaine aura été la meilleure séquence hebdomadaire enregistrée sur ces six dernières années de l'indice de référence irlandais (avec un gain de près de 5.75%). Cette performance place l'indice irlandais en tête avec l'indice autrichien des meilleures performances enregistrées en Europe durant cette semaine à haut risque.
Une fois ce constat opéré, il convient d'en identifier la cause. En se penchant tout simplement sur la première capitalisation boursière composant cet indice Irish Stock Exchange Overall (ISEQ), la valeur CRH PLC avec une capitalisation boursière de 26.91 milliards d'euros a progressé de 12.37% depuis le début de la semaine alors que cette dernière ne progressait auparavant que de 9% en 2016. Il s'agit donc désormais d'une progression de près de 21.2% sur presqu'un an. Le regain d'intérêt sur cette valeur peut aisément se comprendre au regard du secteur d'activité de la société.
Il est ainsi intéressant de noter que CRH est l'un des premiers producteurs mondiaux de matériaux de construction avec 10.5 millions de tonnes de ciment produit en 2015, 13,2 millions de m3 de béton, 183.9 millions de tonnes de granulats ou encore 45.5 millions de tonnes d'asphalte. Cette activité lui permet de fabriquer de multiples produits de construction comme des blocks de béton, pavés, briques...
La répartition géographique de son chiffre d'affaires démontre la forte présence de la société irlandaise sur le sol américain avec plus de 50% de son chiffre d'affaires réalisé chez l'Oncle Sam grâce au cumul entre autre de ses activités "Americas Materials" (27.1%), "Americas products" (16.3%) et Americas Distribution (4.1%).
Au regard de notre notation Surperformance, les fondamentaux apparaissent particulièrement solides avec une progression constante du chiffre d'affaires pour les exercices à venir. Le consensus reste d'ailleurs majoritairement à l'accumulation sur ce titre.
2°) L'exemple autrichien: WIENERBERGER
Top 5 des performances sur la semaine au sein de l'indice autrichien
Les fondamentaux de cette société sont intéressants à plus d'un titre avec notamment un chiffre d'affaires attendu en progression constante au-delà des 3 milliards de dollars pour les exercices à venir. De même le ratio "valeur d'entreprise sur chiffre d'affaires" de 0.85 fait de cette dernière une société encore faiblement valorisée. Les analystes suivant cette société restent par ailleurs nettement à l'accumulation sur cette valeur. Ces divers éléments justifient parmi d'autres la très bonne notation Surperformance de la société.
3°) L'exemple français: IMERYS
4°) L'exemple mexicain: CEMEX
Présent dans plus de 50 pays sur cinq continents, la société mexicaine est résolument tournée vers le marché de son voisin américain (près de 28% de ses ventes en 2015) contre 20% de ventes sur son territoire national. Il s'agit du 8ème cimentier au monde avec une capacité de production de 65 millions de tonnes par an.
Fondamentalement la société présente des multiples de résultat très attrayants. Le chiffre d'affaires total de cette société dépasse les 15 milliards de dollars et historiquement cette dernière publie au-dessus des attentes en la matière. Les analystes restent positifs sur le titre avec un consensus moyen recommandé à l'achat ou la surpondération de la valeur. Attention, cette valeur reste soumise à sa devise, le peso mexicain, très fragilisé et volatile en ce moment face au dollar américain (-13% depuis l'élection de Donald Trump) !