PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont mis fin mardi à trois séances consécutives de repli à la faveur d'achats à bon compte, tandis qu'à Wall Street les indices évoluaient dans le désordre à mi-parcours après l'audition au Sénat américain de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, qui confirme la volonté de l'institution d'aller vers une normalisation de sa politique monétaire cette année.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,95% à 7.183,38 points. Le Footsie britannique a pris 0,62% et le Dax allemand 1,1%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,99%, le FTSEurofirst 300 de 0,85% et le Stoxx 600 de 0,84%.

S'exprimant devant la Commission bancaire du Sénat en vue de sa reconduction à la tête de la Fed, Jerome Powell a estimé que l'inflation élevée constituait une menace dans l'objectif d'une longue expansion de l'économie et qu'une stabilisation des prix était nécessaire.

Alors que la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi américain a montré une hausse du salaire moyen supérieure aux attentes, Jerome Powell a dit que l'institution surveillait attentivement ce sujet.

Malgré le rebond des marchés d'actions en Europe, les investisseurs continuent de faire preuve de prudence au regard du niveau élevé de l'inflation.

Les incertitudes sur la pandémie de COVID-19 et le redressement de l'économie mondiale alimentent aussi l'aversion au risque.

Le rapport annuel du FEM (ex-Forum de Davos), rendu public mardi, met notamment en évidence quatre domaines de risques émergents : la cybersécurité, une transition climatique désordonnée, les pressions migratoires et la course à l'espace.

La Banque mondiale, pour sa part, a revu en baisse mardi ses prévisions de croissance économique pour les Etats-Unis, la zone euro et la Chine, et elle a mis en garde contre le risque de voir les dettes publiques, le creusement des inégalités et les nouveaux variants du coronavirus menacer la reprise dans les pays émergents.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié de la population européenne devrait avoir été contaminée par le variant Omicron du coronavirus dans les six à huit semaines à venir.

En France, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a déclaré s'attendre à plus de 350.000 nouveaux cas de contamination ces dernières 24 heures.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le compartiment technologique (+1,9%), qui a perdu près de 8% sur les sept dernières séances, a affiché la meilleure progression du Stoxx 600 dans le sillage du rebond du Nasdaq.

En France, TechnipFMC a cédé 1,71%, le groupe parapétrolier ayant annoncé son retrait prochain de la Bourse de Paris et la cession d'environ 5% du capital de Technip Energies. Ce dernier, qui va lui racheter 1,8 million de ses propres actions, a pris 5,94%.

Eurazeo a avancé de 1,16%, le groupe ayant participé à un nouveau tour de table qui valorise Back Market, place de marché française spécialisée dans le reconditionnement de produits électroniques grand public, à 5,1 milliards d'euros.

A Francfort, le spécialiste de la livraison de repas Delivery Hero s'est adjugé 4,95% après avoir annoncé qu'il devrait atteindre le seuil de rentabilité au second semestre. Son concurrent HelloFresh a gagné 0,99% après l'annonce d'un programme de rachat d'actions pouvant atteindre 250 millions d'euros.

A Amsterdam, Aperam a bondi de 5,46%, Deutsche Bank étant à "acheter" sur la valeur, évoquant une forte dynamique, un excellent management et une hausse attendue des bénéfices.

En baisse, Carige a plongé à Milan de 11,25%, son principal actionnaire ayant retenu BPER Banca (+0,73%) pour discuter d'une éventuelle cession de la banque en difficulté.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,15%, tandis que le Standard & Poor's 500 avançait de 0,23% et le Nasdaq de 0,82%.

Après le discours de Jerome Powell devant le Sénat, les valeurs technologiques confirment leur rebond de lundi avec un indice en hausse de 1,1%, tandis que les financières et les bancaires, qui avaient largement profité des anticipations d'une hausse des taux, reprennent leur souffle et sont quasiment stables.

Aux valeurs, Boeing gagne près de 3%. L'avionneur américain a devancé son rival Airbus en nombre de commandes nettes pour l'année 2021, d'après des chiffres publiés mardi.

CHANGES

Sur le marché des devises, l'indice dollar recule de 0,31% face à un panier de devises de référence après l'audition au Sénat américain de Jerome Powell.

Pour Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades, les marchés ont déjà intégré le changement de position de la Fed sur sa politique monétaire.

L'euro, en hausse de 0,34%, se traite à 1,1364 dollar.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans reflue de 1,8 point de base à 1,7622% après avoir touché lundi un pic de près de deux ans à 1,808%.

Le rendement du Bund allemand de même échéance a fini pratiquement stable à -0,033%, tout comme son équivalent français qui a clôturé à 0,294%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont orientés en hausse, soutenus notamment par la baisse des stocks de brut en Europe qui ont chuté de 11% sur un an en décembre, selon les données d'Euroilstock.

La situation au Kazakhstan s'est par ailleurs stabilisée et la Libye a augmenté sa production de pétrole.

Le baril de Brent bondit de 3,33% à 83,55 dollars et le brut léger américain de 3,71% à 81,14 dollars.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Claude Chendjou