Sur le seul second trimestre 2019, 280 "IPO" (introductions en bourse) ont permis de lever 62,2 milliards de dollars dans le monde, peut-on lire dans le dernier rapport de PwC. Le montant des fonds levés est quasiment identique à celui de la même période de l'année précédente, qui avait toutefois vu 325 entreprises entrer en bourse. En moyenne, les montants levés lors des IPO du T2 2019 est donc supérieur. Sur la totalité du 1er semestre 2019, 456 opérations ont permis de mobiliser 82,2 milliards de dollars. Avec de grandes disparités puisque les Etats-Unis ont une nouvelle fois drainé une part importante des souscriptions, comme le montre le graphique qui suit.

Où ont eu lieu les entrées en bourse depuis le début de l'année 2019 ? (Source PwC)
 
Le palmarès des plus grosses opérations fait, là encore, la part belle aux Etats-Unis avec les IPO des deux concurrents Uber (8,1 milliards de dollars) et Lyft (2,6 milliards de dollars), entre lesquels s'intercale Avantor (3,3 milliards de dollars). La plus grosse opération européenne arrive au 4ème rang : il s'agit de l'opérateur de paiements italien Nexi avec ses 2,3 milliards de dollars levés. Traton, la filiale poids lourds de Volkswagen et Stadler Rail, le groupe ferroviaire suisse, permettent à l'Europe continentale de bien figurer dans le haut du classement. Mais globalement, la zone EMEA n'a drainé que 15,3 milliards de dollars en 63 opérations au cours du second trimestre 2019, moins que les Amériques (43,4 milliards de dollars, 128 IPO) ou l'Asie (23,4 milliards de dollars, 265 IPO).
 

Les 10 plus grosses IPO depuis le début de l'année (Source PwC - Cliquer pour agrandir)
 
Par opérateur boursier, le NYSE (26%) et le Nasdaq (26%) dominent le classement, mais LSE fait de la résistance malgré le Brexit avec 10% des opérations au 1er semestre. Quant à Euronext, un rattrapage reste possible d'ici la fin de l'année. "De belles sociétés préparent leur IPO sur Euronext à Paris pour le second semestre 2019", précise Philippe Kubisa, Associé spécialiste des marchés de capitaux chez PwC, qui pense que ces opérations "pourraient réouvrir le marché de l'Equity au quatrième trimestre 2019 si le contexte macro-économique reste inchangé". Entrer en bourse sur la place parisienne constitue un investissement conséquent en argent, en temps et en obligations réglementaires, mais l'opérateur boursier a développé des marchés spécifiques plus accessibles pour les petites et moyennes valeurs (lisez "Combien coûte une cotation en bourse ?").
 
Reste que les derniers signaux ne sont pas très encourageants pour le marché des IPO, puisque deux grosses opérations ont capoté tout récemment. Swiss Re a renoncé à l'introduction à Londres de sa filiale d'assurance-vie ReAssure, faute d'obtenir un prix suffisant. "Swiss Re n'a pas impérieusement besoin de céder des actions à un prix que nous considérons comme non représentatif de la valeur et des perspectives d'avenir de ReAssure", a sobrement déclaré le réassureur après ce cuisant échec. Il espérait une valorisation de 2,8 à 3,3 milliards de livres pour sa filiale britannique. Mais le plus gros revers 2019 est à mettre au passif du brasseur Anheuser-Busch Inbev, qui a mis fin au processus d'IPO de sa filiale asiatique, une opération qui devait permettre à l'entité Budweiser Brewing Company APAC de lever près de 10 milliards de dollars et à sa maison-mère de se désendetter. Les rumeurs qui paraissent les plus fondées laissent penser que les investisseurs de long terme ont refusé de payer le minimum de 40 HKD demandé par le brasseur belge.