En témoignent ses excellents résultats trimestriels publiés cette semaine. Le chiffre d'affaires atteint €1.3 milliard sur les trois premiers mois de l'année, en hausse de 43% par rapport à l'exercice précédent. 

Le profit d'exploitation pré-amortissements — ou EBITDA — augmente de 72%, et le profit cash — ou "free cash-flow" — de 117%. Sur une base annualisée, Amadeus devrait atteindre voire dépasser son chiffre d'affaires de €5.6 milliards réalisé en 2019.

L'épisode du Covid avait pris le groupe par surprise. Peut-être trop sûre de la force de son modèle d'affaires oligopolistique et ultra-dominant en Europe, la direction dut dans l'urgence lever du capital au plus mauvais moment. 

€1.5 milliard fut ainsi obtenu en deux tranches : une moitié en nouvelles actions ordinaires émises à €39 par titre ; l'autre moitié en obligations convertibles au cours de €54 par titre. Les nouveaux investisseurs ont fait une bonne affaire ; les actionnaires historiques, en revanche, pouvaient faire la grimace.

Le groupe a mis derrière lui cette mésaventure. Il devrait dès cette année renouer avec un profit cash par action d'au moins €2. Le marché a d'ailleurs pris acte de cette conjoncture en amélioration puisqu'il valorise le titre à x33 ce profit cash attendu ; peut-être anticipe-t-il une bonne surprise à ce niveau.

L'action est l'une des rares "stars" de la cote madrilène. Même au plus fort de la pandémie, elle conservait largement ses faveurs alors que les actions de ses clients — les compagnies aériennes — étaient vendues avec abandon.