PARIS (Agefi-Dow Jones)--Deux sites du groupe de chimie Arkema ont été perquisitionnés mardi, a indiqué une source proche du dossier à l'agence Agefi-Dow Jones, confirmant des informations précédemment rapportées par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

"Nous confirmons que des enquêteurs se sont présentés ce matin sur plusieurs sites de notre groupe", a indiqué Arkema dans une déclaration transmise à l'agence Agefi-Dow Jones. Pendant ces perquisitions, "Arkema a remis aux enquêteurs l'ensemble des éléments demandés", a ajouté le groupe, qui "continue de coopérer avec les autorités".

Ces perquisitions ont été menées sur le site industriel Arkema de Pierre-Bénite, situé près de Lyon, ainsi qu'au siège social du chimiste, installé en région parisienne, à Colombes, selon la source proche. Elles ont été conduites dans le cadre d'une commission rogatoire ouverte à l'été 2023, après le dépôt d'une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui déposée un an plus tôt par Jérôme Moroge, le maire de la ville de Pierre-Bénite, a poursuivi cette source.

Plusieurs communes de cette zone géographique, appelée la Vallée de la chimie, ont également porté plainte pour les mêmes motifs, craignant que leurs habitants soient exposés à des risques pour leur santé.

Les plaignants soupçonnent Arkema et d'autres chimistes implantés dans la région d'être à l'origine d'une pollution du Rhône, de l'air et du sol, arguant qu'ils rejetteraient dans l'environnement des substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS ou de "polluants éternels".

Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont utilisées depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante. Parmi les PFAS, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le PFOA (acide perfluorooctanoïque) comme "cancérogène pour les humains" et le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) comme substance "peut-être cancérogène pour les humains".

La semaine dernière, les députés français ont approuvé en première lecture une proposition de loi écologiste visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS.

Vers 15h15, l'action Arkema perdait 1,1%, à 97,80 euros, après avoir gagné jusqu'à 0,4% en milieu de journée.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: PJL

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April 09, 2024 09:22 ET (13:22 GMT)