On demeure un peu interdit devant le titre du communiqué de presse faisant état d'une "performance robuste". Pour leur part, les quatre lignes qui suivent — ayant trait à la croissance des ventes, à la marge brute, à la marge d'exploitation puis au bénéfice par action — indiquent toutes des performances "ajustées". 

Tout est tellement "ajusté" parmi les résultats présentés par le groupe qu'on peine à réellement discerner la nature des dynamiques opérationnelles sous-jacentes. S'il fallait aller à l'essentiel, on pourrait cependant souligner que l'année 2023 ne voit guère de changement majeur par rapport à 2022. En pratique, le patient Ceconomy est toujours sur la table d'opération et il serait encore prématuré de parier sur sa rémission.  

Au chapitre des mauvaises nouvelles : la part des ventes en ligne décline — un signal particulièrement inquiétant — et la situation du groupe en Europe du sud et de l'ouest continue de se dégrader ;  la perte d'exploitation consolidée est d'ailleurs liée à une dépréciation d'actifs de €82 millions passée sur la participation de Ceconomy dans Fnac Darty. 

Pas d'évolution majeure dans le berceau Allemagne-Autriche-Suisse, où malgré de mineures améliorations la performance demeure globalement en stagnation. On note un développement notable en Europe du Nord, où Ceconomy abandonne le marché suédois et se sépare dans la foulée de 29 magasins.  

Aux chapitre des meilleures nouvelles : la percée en Europe de l'est, avec des ventes qui progressent de 35% et un profit d'exploitation qui quadruple. Cocasse : la zone représente seulement 13% des ventes mais 42% du profit d'exploitation consolidé ; c'est dire comme elle sauve les meubles. 

La génération de cash s'améliore nettement cette année mais ceci est principalement du à des liquidations d'inventaires. Comme l'an passé, ce gain de trésorerie est absorbé par les rédemptions de baux. Si réduire son empreinte physique coûte si cher, ne reste aux actionnaires à espérer que le patient quitte rapidement la table d'opération.