12 février (Reuters) - Le géant minier Glencore a annoncé lundi qu'il cherchait à vendre sa participation dans Koniambo Nickel SAS (KNS) en Nouvelle-Calédonie ainsi que la suspension de la production de l'usine de traitement de KNS pendant six mois, le temps de trouver un nouvel investisseur pour l'entreprise en difficulté.

La France a négocié des mesures pour sauver le secteur du nickel en Nouvelle-Calédonie et Paris a déclaré la semaine dernière avoir octroyé à KNS une aide d'État d'environ 200 millions d'euros.

"Même avec l'aide proposée par le gouvernement français, les coûts d'exploitation élevés et les conditions actuelles très faibles du marché du nickel signifient que KNS reste une opération non rentable", a déclaré Glencore dans un communiqué.

"Glencore lancera prochainement un processus d'identification d'un nouveau partenaire industriel potentiel pour KNS," a ajouté l'entreprise.

Le gouvernement français a pris note de la décision de Glencore et maintiendra son offre envers KNS, a déclaré un membre du ministère des Finances à la presse.

La position du gouvernement reste la même, à savoir que c'est un acteur industriel et non l'État qui doit investir dans KNS et les autres producteurs de nickel de Nouvelle-Calédonie, a précisé Bercy, ajoutant que Paris n'excluait pas à ce stade la possibilité d'un investisseur chinois.

Le groupe minier suisse a déclaré l'année dernière qu'il ne financerait KNS, dont il détient 49% des parts, que jusqu'à la fin du mois de février, après y avoir investi des milliards au cours des dix dernières années.

Glencore a ajouté lundi qu'il financerait KNS pendant la période de six mois au cours de laquelle l'usine de l'entreprise néo-calédonienne sera placée en "entretien et maintenance".

Les fours de l'usine seront maintenus à température pour entretenir la viabilité du site et tous les employés locaux de KNS seront conservés.

KNS est une coentreprise de Glencore et de la Société Minière du Sud Pacifique SA (SMSP), cette dernière étant contrôlée par la province nord de la Nouvelle-Calédonie.

La Nouvelle-Calédonie possède certaines des plus grandes réserves de nickel au monde, mais les coûts élevés et les tensions politiques dans le territoire du Pacifique contrôlé par la France ont laissé ses trois usines de traitement au bord de l'effondrement.

Les deux autres producteurs de nickel sont la SLN, dans laquelle le mineur français Eramet détient une participation majoritaire, et Prony Resources, dans laquelle le négociant en matières premières Trafigura détient une participation minoritaire.

Selon le ministère des Finances, qui a refusé de commenter les discussions en cours avec SLN et Prony Resources, le gouvernement souhaite parvenir à un accord dans les prochaines semaines sur le secteur du nickel en Nouvelle-Calédonie. (Reportage Gus Trompiz à Paris et Eva Mathews à Bangalore; version française Stéphanie Hamel, édité par Kate Entringer)