Genève (awp) - L'annonce du départ du directeur financier de Logitech, Charles Boynton, à la mi-mai a pris les marchés par surprise lundi. Cette décision a été lourdement sanctionnée par les investisseurs, le titre enregistrant un fort recul.

M. Boynton quitte le fabricant d'accessoires informatiques un peu plus d'un an après l'avoir rejoint pour "poursuivre une autre carrière", a annoncé le groupe dans un communiqué. L'identité de son successeur n'a pas encore été dévoilée.

Le départ surprise de M. Boynton n'a pas été du goût des investisseurs, qui ont sanctionné sévèrement cette annonce. L'action du groupe valdo-californien a achevé la séance à la Bourse suisse sur une chute de 6,81% à 78,50 francs suisses, non sans avoir atteint un plus bas du jour à 76,70 francs suisses. L'indice phare SMI a pour sa part clôturé en repli de 0,45%. Logitech a ainsi perdu l'intégralité de ses gains de la semaine précédente et présente à nouveau un bilan annuel légèrement négatif.

La semaine passée, les actions avaient encore enregistré une hausse de près de 6% et se plaçaient ainsi parmi les titres les plus forts du marché.

"Départ clé"

Les analystes se sont étonnés du départ du directeur financier, parlant de "départ clé". Certains ont mis ce départ en relation avec l'entrée en fonction de la directrice générale du groupe, Hanneke Faber, en décembre dernier.

La Néerlandaise a remplacé le directeur général de l'entreprise depuis dix ans, Bracken Darrell, qui lui aussi avait démissionné de manière abrupte en raison de reproches sur sa gestion du groupe.

L'arrivée à la tête de l'entreprise de cette spécialiste des biens de consommation, qui a exercé des fonctions dirigeantes chez Unilever, Ahold Delhaize et Procter & Gamble, avait été perçue comme favorable par les observateurs du marché.

Lundi, Logitech a également confirmé ses perspectives pour l'exercice 2023-2024, communiquées fin janvier, soit un retour à la croissance au niveau des ventes. Le groupe vaudois vise un chiffre d'affaires annuel entre 4,2 et 4,25 milliards de dollars, contre 4,0 à 4,15 milliards attendus précédemment. Ce relèvement représenterait néanmoins un tassement entre 6% et 7% des recettes en glissement annuel (-9% à -12% anticipé avant).

Durant la pandémie, Logitech avait profité de la forte demande pour ses produits en raison du confinement et du télétravail. Sur la période 2022-2023, ces recettes avaient néanmoins chuté de 17% à 4,5 milliards.

Depuis le début de son exercice décalé 2023-2024, l'entreprise a continuellement réduit ce retard. Après une chute des ventes (hors effet de changes) de 15% au premier trimestre et de 9% au second, la baisse n'a plus été que de 3% a troisième partiel. Au dernier trimestre, la direction table sur un infime repli de 1%.

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