PARIS (awp/afp) - Tout a été prévu dans le montage du futur géant de l'automobile qui naîtra de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler pour que l'influence de l'actionnaire Bpifrance "soit pérenne", a affirmé jeudi le directeur général de cette banque publique d'investissement.

"Il ne faut pas du tout croire que c'est une fusion subie, c'est une fusion ardemment désirée par Bpifrance", a déclaré Nicolas Dufourcq sur BFM Business.

"Tout est construit pour que notre influence soit pérenne", a-t-il ajouté.

Cet accord "s'inscrit dans la durée. Carlos (Tavares, président du directoire de PSA) lui-même s'inscrit clairement dans la durée, c'est le +deal+ de sa vie", a-t-il poursuivi, précisant qu'il sera aux commandes "jusqu'à la fin du nouveau mandat de cinq ans, plus 2020 qui est l'année de clôture" de l'accord qui devrait être finalisé d'ici 12 à 15 mois selon les partenaires.

Bras financier de l'Etat, Bpifrance est aujourd'hui actionnaire à hauteur de 12,23% de PSA tout comme la famille Peugeot et le groupe automobile chinois Dongfeng, les deux autres actionnaires de référence du groupe.

Après la fusion à 50/50, leur participation sera réduite de moitié, tout comme celle de l'actionnaire principal de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), Exor, la holding de la famille Agnelli-Elkann, qui descendra à 14%.

Des clauses prévoient que la famille Peugeot pourra augmenter sa participation dans la nouvelle entité de 2,5% et que BpiFrance pourra céder 2,5%.

Le chinois Dongfeng va céder des parts à PSA avant même la fusion pour descendre à 4,5% dans la nouvelle entité.

"Les autorités européennes savent très bien que notre marché de l'automobile va vivre dans les quatre à cinq ans à venir une révolution copernicienne comme elle n'en n'a jamais vécu depuis la création de l'automobile thermique", a estimé M. Dufourcq, interrogé sur le feu vert de l'Union européenne à la création de cette nouvelle entité.

"Tout va être retourné, c'est une face nord absolue. Ce qu'on demande aux constructeurs automobiles, c'est de relever un défi fondamental qui est d'inventer une voiture électrique pour le peuple qui est une voiture à 15.000 euros et pas à 30.000 euros et seuls de très grands groupes peuvent faire cela".

Quant à l'équipementier Faurecia, dont PSA détient 46% et a prévu de se désengager dans le cadre du projet de fusion, Bpifrance "sera au côté du management pour assurer la stabilité du capital et "va devenir actionnaire de Faurecia de même que la famille Peugeot" à hauteur de "quelques pourcents", a expliqué M. Dufourcq.

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