BERLIN (dpa-AFX) - Le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach (SPD), se heurte à une vague de critiques de la part des caisses d'assurance maladie, des syndicats et des employeurs à propos de ses projets de réforme hospitalière. "Au lieu d'une répartition équitable des charges entre l'Etat, les Länder et les caisses, le législateur impose les coûts de transformation supplémentaires de plusieurs milliards aux seuls cotisants de l'assurance maladie obligatoire", a déclaré la présidente du conseil d'administration de l'AOK, Carola Reimann, au journal Augsburger Allgemeine (mercredi). Le chef de la DAK, Andreas Storm, a qualifié les plans de "redistribution classique du bas vers le haut". "Ne pas du tout mettre à contribution les assurés privés et les fonctionnaires est totalement inacceptable".

La Fédération des employeurs allemands a également critiqué le financement du fonds de transformation par le fonds de santé des caisses d'assurance maladie et les fonds des Länder. "La prime à la casse pour les hôpitaux, cofinancée par les cotisants, est de la merde", a déclaré le directeur général Steffen Kampeter au journal.

La Confédération des syndicats allemands a demandé à Lauterbach de financer la réforme par les impôts. "Si la réforme doit réussir, ce ne sont pas les cotisants qui doivent payer la majeure partie de la facture", a déclaré Anja Piel, membre du bureau fédéral. "L'État fédéral, les Länder et les communes doivent s'en porter garants ensemble avec les ressources fiscales. L'assurance maladie privée doit également apporter une contribution appropriée".

Reimann de l'AOK et Storm de la DAK ont qualifié d'intenables les économies envisagées par le ministère. Storm a fait remarquer "que des économies sont même mentionnées à partir de 2025, alors que la restructuration du paysage hospitalier ne doit commencer qu'en 2026". Reimann a déclaré : "Des coûts énormes se profilent pour la transformation et la modernisation du paysage hospitalier, alors que les effets d'économie esquissés dans le projet sont complètement illusoires".

Ce week-end, une première ébauche de la réforme hospitalière avait été rendue publique. L'objectif est que les hôpitaux ne soient plus obligés de traiter le plus grand nombre possible de patients pour des raisons de chiffre d'affaires. Aujourd'hui, les cliniques reçoivent un montant forfaitaire par patient ou par cas de traitement. Ces forfaits par cas doivent être réduits. En contrepartie, des montants fixes seront alloués pour la mise à disposition de personnel, d'un service d'urgence ou de la technique médicale nécessaire. L'Union a déjà critiqué le projet de loi /wim/DP/zb.