Paris (awp/afp) - Le marché automobile français a réalisé son meilleur mois de février depuis le début de la crise sanitaire, en hausse de 13% sur un an, le groupe Stellantis en profitant davantage que ses concurrents, selon des statistiques publiées vendredi.

Au total, 142.597 voitures particulières neuves ont été immatriculées le mois dernier, un chiffre légèrement dopé par un jour ouvrable de plus en cette année bissextile, a précisé dans un communiqué la Plateforme automobile (PFA) qui regroupe constructeurs et équipementiers français.

La pandémie, la désorganisation des chaînes logistiques et la pénurie de semi-conducteurs, ainsi que l'inflation, ont porté un coup sévère aux ventes de voitures neuves en France depuis quatre ans: en février 2019 et 2020, les fabricants avaient écoulé quelque 170.000 unités.

Lors des deux premiers mois de l'année en cours, le marché a crû de 11,2% par rapport à la même période de 2023.

Depuis le début de 2024, quand le gouvernement a mis en place un leasing social pour les voitures électriques qui a rencontré un grand succès au point de devoir être suspendu, 17,3% des immatriculations ont concerné ce type de véhicule (+2,9 points sur un an). De leur côté, les hybrides ont capté 36,7% du marché (+4,8 pts).

La part des motorisations classiques s'en est logiquement ressentie, les motorisations essence tombant à 33,9% (-4,1 pts) et les diesel, qui régnaient sans partage sur les immatriculations il y a dix ans, sombrant vers l'anecdotique (7,5%, -3,9 pts).

Côté constructeurs, Stellantis a confirmé en février son fort rebond du mois précédent avec une croissance de 21% sur un an, tirée par Jeep (+117%), Fiat (+70%), Citroën (+29,6%) et Opel (+24,3%). Le groupe franco-italo-américain a capté 31,9% du marché, une hausse de deux points par rapport au même mois de 2023.

A distance avec 22,6% des immatriculations mensuelles, le groupe Renault a connu une croissance inférieure à la moyenne du marché (+5,9%), lestée par sa marque à prix modérés Dacia (-1,4%) qui représente le tiers de ses ventes.

Premier importateur, le groupe Volkswagen a lui aussi décroché par rapport à la tendance mensuelle (+4,5%), ses marques vedettes Volkswagen, Skoda et Audi évoluant dans le rouge sur un an et Seat se contentant d'une croissance de 2,9%. Le géant allemand règne néanmoins sur 12,9% du marché.

Le groupe Toyota, précurseur et spécialiste des voitures hybrides, le suit avec 7,5% des immatriculations de février, s'offrant une croissance de 24,4% sur un an grâce à la grande forme de Lexus (+119,3%) mais aussi de Toyota (+21,7%) sur des volumes 20 fois plus importants.

Autre géant asiatique, Hyundai (avec Kia) pointe à la cinquième place, détenant 5,3% des immatriculations, même si le groupe sud-coréen n'a connu qu'une croissance mensuelle modeste de 4,5%. Il devance BMW en volume (5% du marché, mais progression mensuelle de 28,3%).

A noter parmi les "petits poucets", les bonds de Volvo (+63%) Suzuki (+54,3%) et Land Rover (+32,5%).

En revanche, après un début d'année en fanfare, le fabricant américain de voitures électriques Tesla a subi un revers en février avec une chute de ses immatriculations de 3,9%. Mais ses 54,5% de croissance sur un an au cours des deux premiers mois de 2024 lui permettent d'atteindre 2,4% du marché français.

afp/al