Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole se reprenaient vendredi, poussés par les nouvelles d'interruptions ou les craintes de baisses de l'approvisionnement en provenance de plusieurs régions du monde, du Venezuela au Soudan.

Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, prenait 1,06% à 87,00 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 1,14% à 82,26 dollars.

Les deux références mondiales profitaient de problèmes d'approvisionnement ou de craintes de ruptures à travers le monde.

"Les perspectives de production et d'exportation de la Russie se sont progressivement dégradées en raison des frappes de drones ukrainiens", explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

L'Ukraine, confrontée à l'offensive russe depuis deux ans, a multiplié ses attaques contre la Russie ces dernières semaines en visant notamment des sites énergétiques.

En parallèle, la presse financière rapporte que des interruptions imprévues des exportations en provenance du Soudan par le principal oléoduc du pays ont été constatées depuis le mois dernier, des arrêts liés à la guerre qui ravage le pays depuis près d'un an.

Enfin, "les expéditions vénézuéliennes à l'étranger sont également en baisse en raison de l'expiration des dérogations aux sanctions américaines", poursuit M. Varga.

En octobre, les Etats-Unis avaient annoncé mercredi un allègement limité des sanctions américaines imposées contre le Venezuela en réponse à la signature d'un accord entre le gouvernement du président Nicolas Maduro et l'opposition en vue de la tenue d'une élection présidentielle en 2024.

Concrètement, le gouvernement américain avait réautorisé l'achat de gaz et pétrole vénézuélien pour une durée de six mois.

Concernant l'offre mondiale de brut, Tamas Varga évoque un "consensus solide sur le fait que les stocks mondiaux de pétrole s'épuiseront tout au long de l'année", étant donné que "la demande atteint des niveaux sans précédent" et que "l'Opep+ semble s'en tenir aux contraintes de production qu'elle s'est elle-même imposées, au moins jusqu'en juin".

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés dans l'alliance Opep+ tiendront une réunion technique le 3 avril de leur comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).

"Cette réunion, qui n'aura de toute façon lieu que virtuellement, n'apportera probablement rien de nouveau, étant donné que les producteurs de pétrole se sentent probablement rassurés par le niveau actuel des prix", commente Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.

Le JMMC n'a pas de pouvoir décisionnaire quant à une augmentation ou une réduction des quotas de production du groupe Opep+, mais émet des recommandations servant de base aux mesures prises lors des réunions ministérielles de l'organisation. Il peut toutefois convoquer une réunion plénière s'il l'estime nécessaire.

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