Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole restaient stables vendredi, après leur hausse de la veille, pris entre le risque géopolitique au Moyen-Orient qui menace l'approvisionnement en brut venant de la région, et les difficultés de l'économie chinoise.

Vers 10H20 GMT (11H20 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, prenait 0,01% à 81,65 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, gagnait 0,18% à 76,36 dollars.

Les prix restent "sensibles à l'évolution des tensions au Moyen-Orient", commente Han Tan, analyste chez Exinity. "Les marchés ont été incités récemment à rétablir les primes de risque géopolitique dans les indices de référence du pétrole, alors que les risques liés à l'offre persistent."

L'armée israélienne bombarde vendredi Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de personnes.

Washington a averti jeudi d'un "désastre" à Rafah et assuré ne pas soutenir une opération "sans une planification sérieuse" concernant les civils sur place. "Je pense, comme vous savez, que la riposte (...) dans la bande de Gaza, a été excessive", a déclaré le président américain, Joe Biden, dans une rare critique à l'égard d'Israël, proche allié des Etats-Unis.

Mercredi, "le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu (...) a rejeté de manière extraordinaire le cessez-le-feu proposé par les États-Unis", rappelle John Evans, analyste chez PVM Energy.

"Il n'était pas difficile pour les acteurs du secteur pétrolier de conclure que (...) la prime de conflit n'était pas suffisamment prise en compte", faisant ainsi grimper les prix du brut, poursuit-il.

La veille, les deux références du brut avaient en effet enregistré leur plus forte hausse en une séance depuis un mois.

Les gains du brut restaient cependant plafonnés vendredi par la publication la veille en Chine de l'indice des prix à la consommation (CPI) en janvier, principale jauge de l'inflation.

Les prix en Chine ont encore baissé en janvier de 0,8% sur un an, contre -0,3% le mois précédent, soit leur rythme le plus rapide depuis 14 ans.

Si un recul des prix peut sembler une bonne chose pour le pouvoir d'achat, la déflation est une menace pour l'économie car les consommateurs ont tendance à différer leurs achats dans l'espoir de nouvelles baisses.

Cela "entraîne une baisse des revenus pour les entreprises, qui peuvent dans certains cas réduire leurs coûts, y compris l'emploi", ajoute M. Evans.

Ce cycle pourrait peser sur la demande chinoise en pesant sur son économie et diminuant "l'utilisation de produits raffinés en Chine", affirme-t-il.

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