Vendredi 12
novembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Surfant sur les bonnes publications de sociétés, les places européennes viennent d'aligner une nouvelle semaine de hausse, enregistrant ainsi de nouveaux records annuels ou historiques. L'appétit pour le risque ne semble pour le moment pas se dissiper, malgré les craintes inflationnistes qui pourraient pousser les banques centrales à réduire prématurément leur soutien monétaire, mais aussi avec la résurgence des craintes sanitaires.
Indices

Sur la semaine écoulée, les indices ont finalement évolué en ordre dispersé et c'est New York qui signe la plus mauvaise performance.
L'Asie se ressaisit, le Shanghai composite récupère 2,5%, le Hang Seng 2,45% alors que le Nikkei cède 0,40%.
En Europe, le CAC40 enregistre une performance hebdomadaire de 1,2%, le Dax gagne 0,4% et le Footsie 0,6%. Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Espagne consolide et perd 0,8%, l'Italie cède 0,5% alors que le Portugal récupère 1,8%.
Outre-Atlantique, les craintes inflationnistes et la hausse du dollar ont quelque peu pesé sur la tendance. Le Dow Jones et le S&P500 perdent respectivement 0.7% et 0.4% sur les cinq derniers jours et le Nasdaq100 1,1%.




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Matières premières

Faute de catalyseurs haussiers, les cours pétroliers ont fait du surplace cette semaine. L'OPEP a également révisé à la baisse son estimation de la croissance de la demande de pétrole cette année, le cartel pointant du doigt une reprise plus fébrile en Chine et en Inde. Les opérateurs surveillent également de près les déclarations de l'administration Biden dans la mesure où les Etats-Unis pourraient puiser dans leurs réserves stratégiques afin de faire baisser les prix. Le Brent s'échange autour de 82 USD, contre 80.7 USD pour le baril de WTI.
Les détenteurs d'or peuvent retrouver le sourire. L'once d'or s'est enfin libérée de la zone des 1720-1830 USD où elle était enfermée depuis le mois de juin. Les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis ont fait l'effet d'un électrochoc, boostant les cours de la relique barbare, qui est considérée comme une protection contre l'inflation. L'or se négocie ainsi autour de 1855 USD tandis que l'argent évolue au-dessus de 25 USD. Les métaux industriels ont également repris de la hauteur. La production de métaux de base reste impactée par le rationnement de l'électricité dans certaines régions chinoises, poussant les prix vers le haut. La tonne de cuivre s'échange donc autour de 9850 USD, le nickel grimpe à 19800 USD, tout comme l'aluminium à 2645 USD.
Du côté des matières premières agricoles, relevons le nouveau sommet annuel du blé, dont le cours a franchi la barre des 800 cents le boisseau à Chicago.
Marchés actions

Voitures électriques : les actionnaires de Tesla ont subi une nouvelle facétie d'Elon Musk, qui a mis au sondage son intention de céder 10% de ses parts dans le constructeur. Peu après un vote positif ? qui a fait perdre 15% an titre en deux séances ? le dirigeant a effectivement cédé pour 5 milliards de dollars d'actions. Pour respecter le sondage, d'autres ventes sont prévues. Dans le même secteur, Rivian a réussi son introduction en bourse. Deux jours après l'IPO, le dossier pesait 105 Mds$... presqu'autant que Daimler, qui vend plus de véhicules en 30 minutes que Rivian depuis la création de la société.
Johnson Matthey : le spécialiste de la chimie fine et des métaux précieux pour les applications de pointe a pris tout le monde par surprise en annonçant la vente de son activité dans les batteries, à cause d'une concurrence impossible. Résultat, la prime "véhicule électrique" de l'entreprise a fondu et le titre a perdu 19% en une seule séance.
Sika : l'action a repris 10% en une semaine après avoir annoncé le rachat de MBCC, une ancienne filiale de BASF. La facture de 5,5 MdsCHF n'a pas effrayé les investisseurs qui font confiance au groupe suisse pour réussir l'intégration. Il s'agit de la plus grosse acquisition de l'histoire de Sika.
Beyond Meat : le producteur américain de steaks végétaux a encore publié des résultats décevants, ce qui lui vaut un brutal recul de 20% sur la semaine. Quand on est généreusement valorisé, être à la mode ne suffit pas toujours à maintenir une action à flots : les résultats doivent suivre.




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Macroéconomie

La date du mercredi 10 novembre était cerclée de rouge sur le calendrier des investisseurs, qui attendaient la communication des chiffres de l'inflation américaine d'octobre. La surchauffe des prix reste en effet la préoccupation principale des financiers, qui redoutent plus que tout que les banques centrales aient à couper le robinet d'arrivée de la liquidité pour contrer un dérapage trop dommageable pour les agents économiques. Comme ce fut le cas lors des mois précédents, l'inflation aux Etats-Unis a dépassé les attentes avec des prix en hausse de 0,9% sur un mois et de 6,2% sur un an. Le marché y a vu une complication de plus à gérer pour la Fed, même si la réaction négative des indices a été de courte durée. La problématique n'a pas vraiment changé : la banque centrale américaine, comme ses homologues internationales, doit trouver l'optimum entre irrigation de l'économie, contrôle de la surchauffe et nécessité de réduire les programmes de soutien exceptionnels.
Pour l'heure, la réponse monétaire est mouvante et ne contrarie pas trop les marchés actions. Ni les marchés obligataires d'ailleurs, alors que le calendrier de hausse de taux pourrait s'accélérer. L'obligation d'Etat américaine est rémunérée 1,56% sur 10 ans et le Bund allemand -0,25% sur la même durée. On reste donc très proche des niveaux de la semaine précédente.
Côté change, le dollar a poursuivi son ascension. Il remonte à 1,1447 USD pour 1 EUR. Le mouvement a été attisé en fin de semaine par les nouvelles tensions aux frontières est de l'Europe, entre l'UE et la Biélorussie d'une part et entre la Russie et l'Ukraine d'autre part. Le greenback a aussi repris du terrain face à la livre sterling, à 0,747099 GBP pour 1 USD.
Du côté des cryptomonnaies, le marché a épisodiquement culminé au-dessus des 3000 milliards de dollars cette semaine, avant de rapidement redescendre sous ce seuil. Bitcoin se maintient au-dessus des 60 000$ avec une saisonnalité historiquement favorable pour lui en fin d'année.
La semaine prochaine, ce sont les ventes de détail américaines du mois d'octobre qui monopoliseront l'attention mardi. Il y aura également pas mal d'interventions publiques de banquiers centraux en Europe et aux Etats-Unis.




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Le froid de novembre ne gèle pas les prix

En ce mois de novembre, la réduction des achats d'actifs devait normalement s'approprier le devant de la scène. Outre-atlantique, l'inflation ne souhaite pas qu'on l'oublie de si tôt. Atteignant des records historiques, le CPI nous rappelle qu'une réduction des injections de liquidités par les banques centrales est imminente. Ces chiffres, accompagnés de résultats plus hétérogènes qu'à l'accoutumée, ont fait décrocher de quelques points les indices américains. Mais tant qu'une hausse des taux n'est pas au programme, nul besoin de s'inquiéter pour les marchés action.