Les investisseurs jouent désormais clairement la carte du début de quelque chose de positif pour les marchés actions, histoire d'oublier 2022. Les indices américains ont fait mine d'hésiter hier avant de terminer au plus haut de la journée. Le Nasdaq 100, marqueur naturel de l'appétit pour le risque, en est à sa quatrième séance consécutive de hausse après une progression de 1,76% hier. Il passe le cap des 11 400 points, pour revenir sur ses niveaux de la mi-décembre. En Europe, les indices se sont vite remis la tête à l'endroit après quelques hésitations mardi. Le Stoxx Europe 600 a repris 0,4%, mais les indices plus cycliques comme le CAC40 français (+0,8%) et le DAX allemand (+1,17%) ont fait encore mieux.

Les financiers misent à la fois sur la réouverture économique chinoise après la fin des restrictions pandémiques et sur la victoire de la banque centrale américaine dans son combat contre l'inflation, qui devrait lui permettre de normaliser sa politique monétaire dans un avenir prévisible. L'effet début d'année dilue en revanche les vents contraires, comme les craintes de récession et les effets de second tour de taux directeurs plus élevés. La prophétie autoréalisatrice du jour pourrait se matérialiser à 14h30 avec les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis en décembre. S'il ne fait guère de doute que la hausse des prix va poursuivre son ralentissement, la proportion importe. Les derniers chiffres ont été plus favorables que ce que prévoyait en moyenne le marché. Si c'est encore le cas, le rebond de début d'année pourrait prendre de l'ampleur.  

Donc, les marchés ne baissent plus, et c'est en soi une bonne nouvelle qui dégage du temps pour parler d'autre chose. Tenez, par exemple, les tickers rigolos. Un ticker est le code d'identification d'une société cotée. Par exemple AAPL pour Apple ou MC pour LVMH. Souvent le ticker a un rapport avec le nom de la société. OK ça fonctionne avec Apple, mais moins avec LVMH, sauf si l'on se rappelle que le ticker est issu de Moët & Chandon. Parfois il est plus court, comme avec Ford qui bénéficie du "F" en raison de son grand âge. Parfois il est source de confusion, par exemple AIR est le ticker d'Airbus et d'Air New Zealand. D'ailleurs MC c'est LVMH, mais aussi la société américaine Moelis. Du coup les gens qui utilisent des bases de données, comme Zonebourse, doivent croiser d'autres informations pour bien ranger tout ça. On peut utiliser le code ISIN par exemple, ou une combinaison du ticker et du code MIC (chaque place de cotation mondiale a un code MIC). Ah, et pour finir, un ticker s'appelle en bon français un code mnémonique. Mais vu les yeux effarés de mes jeunes collègues quand je leur explique, j'en conclus que j'appartiens à une génération qui frise l'obsolescence, donc je me suis mis au ticker.

Mais on n'est pas là pour ça. Les sociétés peuvent aussi opter pour un ticker particulier, si tant est qu'il n'est pas utilisé. Par exemple, lors de son entrée en bourse en 2015, Ferrari a opté pour le ticker RACE. Qui veut dire "course" en anglais. C'est sûr que si on ne sait pas ça, c'est beaucoup moins intéressant comme info. Parmi les autres tickers qui vont demander une traduction, il y a celui d'Harley-Davidson, qui est HOG, HOG étant le mot d'argot américain pour une bécane. Le producteur de cannabis canadien Canopy Growth a préempté le ticker WEED (l'herbe en anglais). Sans avoir besoin de traduction, on a aussi FUN, le ticker du groupe de parcs d'attraction américain Cedar Fair, ou BOOM, celui du spécialiste des explosifs DMC Global. Quant à BUD, c'est celui du titre Anheuser-Busch Inbev coté aux Etats-Unis, producteur de la bière Budweiser. Franklin Resources a opté pour BEN, en hommage à Benjamin Franklin. Marrant aussi, le ticker WOOF du groupe de santé animale Petco Health.

Il y a une petite série vulgaire aussi, pour mettre un peu de trivialité là-dedans. Le fabricant de robots japonais Fanuc a hérité de FUC et le SPAC Bite Acquisition de BITE. Plus mignon, le ticker d'Heineken est HEINEY, qui se prononce comme le mot que les petits enfants utilisent aux Etats-Unis pour parler des fesses. Mes deux petites préférées pour terminer : le volailler français LDC a pour ticker LOUP, même si ce sont les renards qui se retrouvent en général dans les poulaillers, quand les loups préfèrent les bergeries. Quant au petit aciériste américain Olympic Steel, il a choisi ZEUS.

Voilà, vous ne serez pas plus intelligent après avoir lu ça, mais au moins vous aurez un sourire en coin en voyant certains tickers.

En Asie, les parcours sont mitigés ce matin. Le Japon et la Chine continentale sont quasiment à l'équilibre, tandis que Hong Kong et Bombay perdent un peu de terrain. Séoul est en territoire légèrement positif, mais c'est Sydney qui brille en fin de parcours avec une hausse de 1,2%, alimentée par ses financières et ses minières. Les indicateurs avancés européens sont une nouvelle fois orientés à la hausse ce matin. Le CAC40 gagne 0,4% à 6950 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Aux Etats-Unis à 14h30, inscriptions hebdomadaires au chômage et surtout inflation de décembre au programme. Tout l'agenda ici. Cette nuit, la Chine a fait état d'une inflation de 1,8% en décembre et d'une hausse de prix moyenne de 2% sur la totalité de 2022, le rêve de tout banquier central occidental.

L'euro grappille quelques cents à 1,0770 USD. L'once d'or progresse à 1883 USD. Le pétrole se renforce, avec un Brent de Mer du Nord à 82,77 USD le baril et un brut léger américain WTI à 77,50 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans remonte à 3,59%. Le bitcoin accélère à 18 200 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Accelleron : Julius Bär reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 22 à 25 CHF.
  • Autoliv : Exane BNP Paribas passe de neutre à surperformance.
  • Direct Line : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 220 à 175 GBp.
  • DSV : DNB Markets démarre le suivi à l'achat en visant 1290 DKK.
  • Henkel : Deutsche Bank passe de conserver à vendre en visant 58 EUR.
  • Kamux : Inderes passe d'acheter à accumuler en visant 5,40 EUR.
  • Kion : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 40 EUR.
  • Medmix : Credit Suisse reste neutre avec un objectif de cours réduit de 23 à 20 CHF.
  • Neoen : Stifel passe de conserver à acheter en visant 42 EUR.
  • Nestlé : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 120 CHF.
  • Nexi : AlphaValue passe d'acheter à alléger en visant 8,57 EUR.
  • Pernod Ricard : Citigroup reprend le suivi à l'achat en visant 217 EUR.
  • Compagnie Plastic Omnium : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 17 EUR.
  • Porsche Automobil : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 61 EUR.
  • Rio Tinto : Berenberg passe de vendre à acheter en visant 6700 GBp.
  • Sanofi : Citigroup reprend le suivi à l'achat en visant 110 EUR.
  • SAP : CFRA passe d'acheter à conserver.
  • Schneider Electric : Barclays relève son objectif de cours de 140 à 160 EUR.
  • Sodexo : Citigroup reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 105 à 114 EUR.
  • SPS : Research Partners reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 100 à 95 CHF.
  • Teleperformance : RBC abaisse son objectif de cours de 400 à 340 EUR.
  • Thales : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 135 à 130 EUR.
  • Ubisoft : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 24 EUR. Wedbush Morgan reste à surperformance avec un objectif de cours réduit de 52 à 32 EUR.
  • Verallia : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 35 à 40 EUR.
  • Worldline : AlphaValue passe d'acheter à alléger en visant 37,90 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Les salariés de Veolia détiennent 6,5% du capital du groupe.
  • TotalEnergies met en service la plus grande usine française de biogaz.
  • Le capital du fonds Sanofi Ventures porté à plus de 750 M$.
  • Worldline finalise l’acquisition d'une participation de 40% dans Online Payment Platform.
  • Orpea rappelle, après les mouvements récents constatés sur son cours de bourse, que le plan en cours de négociation entraînera une dilution massive pour ses actionnaires, ce qui a déclenché la colère du collectif d'actionnaires Concert'O.
  • Ubisoft révise à la baisse ses objectifs financiers.
  • Korian finalise l'acquisition de Grupo 5 en Espagne.
  • TF1 revend 28 matches du mondial de rugby à France Télévisions et M6 Métropole Télévision.
  • Guerbet va racheter Intrasense à 0,44 EUR par action.
  • Capelli lance un programme d'activité mixte en Suisse.
  • Vergnet reçoit une 4e tranche du financement dilutif NEGMA.
  • Boostheat présentera son plan de sauvegarde le 26 janvier, après une poursuite de la période d'observation.
  • Ekinops, Vente-Unique, Les Hotels Baverez ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Résultats des sociétés

  • ASOS : l'activité s'est contractée de 3% sur les quatre mois à fin décembre.
  • Logitech : le suisse réduit ses prévisions pour l'exercice 2022/2023.
  • Marks and Spencer : le britannique a fait état d'une augmentation de ses ventes durant la période de Noël.
  • Persimmon : le numéro deux britannique de la maison individuelle a mis en garde contre la faiblesse des conditions du marché du logement.
  • Taiwan Semiconductor : le bénéfice du 4e trimestre augmente de 78% et dépasse les attentes du marché.
  • Tesco : le distributeur maintient ses prévisions de bénéfices après de fortes ventes de Noël.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures