Zurich (awp) - Le fournisseur de solutions versatiles d'étanchéité Dätwyler est parvenu l'an dernier à maintenir le niveau de ses recettes à 1,15 milliard de francs suisses, nonobstant l'évaporation presque intégrale des juteux revenus liés à la pandémie de Covid-19 - à savoir notamment les opercules pour fioles de vaccins. L'appréciation du franc a généré un manque à gagner devisé à une cinquantaine de millions.

Le phénomène de normalisation au sortir de la pandémie a surtout pesé sur les marges, du fait entre autres d'une sous-utilisation de capacités étendues pour l'occasion.

La marge d'exploitation (Ebit) s'est conséquemment étiolée de 2,5 points de pourcentage à 10,5%, dégageant un résultat afférent amputé de près d'un cinquième à 120,4 millions de francs suisses, détaille un compte-rendu diffusé mercredi. Handicapé encore par une inflation des frais de financement, le résultat net a été élagué de plus d'un tiers à 66,8 millions.

La performance s'avère moindre encore que les projections les plus conservatrices formulées par les analystes du consensus AWP. Le chiffre d'affaires ne devait ainsi pas s'inscrire en-deçà de 1,16 milliard, l'Ebit en dessous de 121,4 millions et bénéfice net à moins de 81,2 millions.

Les actionnaires pourront néanmoins compter sur un dividende stable de 3,20 francs suisses par action au porteur.

Assurant que le pire appartient désormais au passé, la direction se montre "prudemment optimiste" pour l'exercice en cours, espérant renouer avec une croissance organique de l'ordre de 5%, tout en remplumant la marge opérationnelle dans des proportions non quantifiées.

Le patron sortant Dirk Lambrecht a toutefois prévenu en téléconférence de presse que le premier semestre s'annonçait plus difficile encore que la seconde moitié de l'année dernière l'avait été. L'objectif à moyen-terme de dégager une marge Ebit de 18 à 12% reste d'actualité, mais "ne sera pas atteint avant fin 2026", a poursuivi le timonier.

Rocade additionnelle

Rappelant le passage de témoin agendé au 1er avril entre Dirk Lambrecht et Volker Cwielong au faîte de la direction générale, Dätwyler annonce la nomination au 1er juin de l'administratrice Judith van Walsum au poste de trésorière, en remplacement de Walter Scherz qui selon la formule consacrée a décidé de relever un autre défi professionnel en dehors du groupe. Mme van Walsum rendra subséquemment son mandat d'administratrice lors de la prochaine assemblée générale mi-mars.

L'amorce de rétablissement attendue sur la seconde moitié de l'année a bien eu lieu, même si elle s'est révélée moins nette qu'escompté, souligne Bernd Laux, pour le compte de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'analyste relève aussi un début de convalescence des marges, semblant confirmer que le creux de la vague a bien été franchi, et considère intactes les perspectives de croissance à moyen terme.

La nébulosité des ambitions formulées par la direction ne surprend pas outre-mesure Michael Roost, chez Baader Helvea, surtout au sortir de deux exercices décevants. L'expert appelle de ses voeux une stabilisation des résultats, sous la houlette de la prochaine équipe de direction.

Chez Vontobel, Michael Foeth calcule que l'entreprise est prête à relever de près de 30 points de pourcentage à 81% le ratio de distribution pour maintenir inchangée la rémunération de ses actionnaires au titre de 2023.

Après avoir passé la majeure partie de la journée dans le rouge, la porteur Dätwyler s'est redressée en fini de séance et a fini en hausse de 1,2% à 174,60 francs suisses, dans un indice SPI en repli de 0,28%.

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