PARIS, 20 mars (Reuters) - Kering plonge à l'ouverture mercredi à la Bourse de Paris après que le groupe de luxe a averti que les ventes du premier trimestre de sa marque vedette Gucci chuteraient d'environ 20% en raison de la faible demande en Asie.

A 08h20 GMT, le titre Kering perd 14,6%.

Le secteur du luxe dans son ensemble souffre : LVMH perd 3,2%, Hermès abandonne 1,9%, le suisse Richemont recule de 3,9% et le britannique Burberry lâche 4,7%.

L'indice STOXX Europe Luxury 10, qui regroupe des poids lourds du secteur, recule de 1,95%.

Cet avertissement rappelle le défi auquel Kering est confronté alors qu'il cherche à relancer la dynamique de Gucci, qui représente la moitié des ventes du groupe et les deux tiers de son résultat d'exploitation.

Selon James Grzinic, analyste chez Jefferies, cet avertissement, qui intervient alors que les nouveaux modèles de Gucci arrivent dans les magasins, est le signe que les produits plus classiques, tels que les sacs à main en cuir, sur lesquels la marque a mis l'accent dans le cadre de sa montée en gamme, ne rencontrent pas l'écho espéré auprès des consommateurs.

L'accueil "encourageant" réservé aux nouveaux modèles est "éclipsé par ce vent contraire", estime James Grzinic.

La marque fait l'objet d'une refonte sous la direction créative de Sabato de Sarno et cherche à regagner le terrain perdu ces dernières années face à des rivaux tels que Louis Vuitton et Dior, propriété de LVMH.

Les analystes de Bernstein avaient récemment souligné que le défilé de De Sarno à Milan en février - son troisième - avait suscité des réactions "globalement positives" de la part de l'industrie et des médias sociaux.

Cependant, ils se questionnaient sur l'attrait des clients chinois pour le "luxe discret de Sabato De Sarno".

Au-delà des défis auxquels est confronté Kering, les analystes ont souligné que cet avertissement pourrait peser sur le secteur du luxe, Citi le qualifiant de "signal plutôt inquiétant".

Les attentes d'un fort rebond en Chine ont été douchées par la crise immobilière dans le pays et le taux élevé du chômage des jeunes. Le cabinet de conseil Bain prévoit une croissance à un chiffre pour le marché chinois du luxe cette année, après une croissance de 12% en 2023.

En termes de résultats, le groupe a annoncé dans un communiqué préliminaire prévoir une baisse de ses ventes d'environ 10% pour les trois premiers mois de l'année, ce qui est nettement plus marquée que les attentes des analyses qui tablaient sur un recul de 3%. (Reportage Mimosa Spencer, rédigé par Kate Entringer et Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)