Genève (awp) - Les difficultés se sont accumulées pour Kudelski en 2020, qui a dû mener de front la restructuration de sa filiale Skidata et une réorganisation liée au coronavirus. Le spécialiste de la cybersécurité et de l'accès public a certes inscrit une perte nette, mais la performance opérationnelle et la trésorerie se sont clairement améliorées.

Après un premier semestre très difficile, le groupe valdo-arizonien a redressé la barre au cours des derniers six mois de l'année. Insuffisant toutefois pour basculer dans les chiffres noirs. La perte nette s'est élevée à 18,0 millions de dollars (16,3 millions de francs suisses), bien mieux que les -38,6 millions de 2019, indique jeudi Kudelski.

Le résultat est cependant inférieur aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un modeste gain annuel. "Un retour aux bénéfices est tout à fait dans l'ordre du faisable" pour 2021, a expliqué à AWP le directeur général André Kudelski.

Le résultat net mis à part, le groupe a dépassé les attentes concernant le chiffre d'affaires, en recul de 10,4% à 741,5 millions de dollars, et le bénéfice opérationnel brut (Ebitda), qui a bondi de 58% à 64,3 millions de francs suisses. Le dividende proposé, stable à 10 centimes par action au porteur, est conforme aux prévisions.

Avec l'arrivée de la pandémie, le groupe a implémenté différentes mesures visant à réduire sa base de coûts afin d'atténuer l'impact du Covid-19 sur ses affaires, affirme le communiqué. Ces décisions ont principalement concerné les divisions Accès public et TV digitale, qui ont souffert d'un tassement de la demande entre janvier et juin.

Au deuxième semestre, le chiffre d'affaires au niveau du groupe a augmenté de 101,3 millions par rapport aux six premiers mois de l'année.

Restructuration retardée

Dans leurs commentaires, les analystes soulignent la résilience opérationnelle du groupe, mais mettent surtout en exergue la génération de liquidités. Fin décembre, le flux de trésorerie libre s'élevait à 112,5 millions de dollars, amélioré de 103 millions en 12 mois. Cet effet est directement lié à la restructuration de la filiale Skidata, selon André Kudelski.

Le coronavirus a chamboulé le chantier autour de Skidata, spécialisé dans les accès aux stades, aéroports, stations d'hiver et centres commerciaux. "La priorité a été de s'adapter à la crise du Covid, ce qui a partiellement retardé la restructuration et la transformation engagées, qui restent d'actualité en 2021", affirme André Kudelski.

Annoncée fin 2019, la restructuration de Skidata, qui implique la suppression d'une centaine de postes, aurait être bouclée l'année dernière et déjà déployer l'ensemble de ses effets.

A l'échelle du groupe et à l'exclusion de Skidata, l'emploi est stable, voire en augmentation au niveau de la cybersécurité.

Kudelski anticipe une année à nouveau marquée par des aléas. Le groupe table sur une croissance des revenus à l'échelle du groupe, ainsi qu'un Ebitda entre 65 et 80 millions de dollars.

Les divisions Cybersécurité et Internet des objets (IoT) atteindront le seuil de rentabilité au niveau de l'Ebitda d'ici deux à trois ans, a précisé le directeur financier Mauro Saladini lors d'une téléconférence de presse.

A la Bourse, l'action Kudelski a fini en recul de près de 6,2% à 4,72 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,56%.

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