Le chiffre d'affaires augmente de $10 milliards sur les neufs premiers mois de l'année — porté entre autres par une reprise sur le marché de la publicité, resté en stress prolongé ces dix-huit derniers mois —  mais les dépenses d'exploitation de $2.5 milliards seulement : la marge opérationnelle est donc en très nette expansion par rapport à l'an passé à la même époque. 

Meta a coupé dans le gras mais pas dans sa R&D. Le groupe de Menlo Park entend toujours dominer les nouvelles technologies de l'intelligence artificielle et des réalités virtuelles. Cette année, son budget R&D — $28 milliards sur les neuf premiers mois de l'année — le place presqu'à égalité avec Alphabet et, pour l'anecdote, loin devant Apple.

Le pari est assurément audacieux, car il s'agira à l'avenir de rentabiliser ces montants colossaux investis dans l'innovation. Les fans de Mark Zuckerberg se réjouiront d'observer que celui-ci ne change pas de style : agressive depuis les premiers jours de Facebook, sa stratégie a toujours délivré au-delà des attentes du marché ; le fondateur de Meta n'entend manifestement pas dévier de cette ambition.

Le groupe aux trois milliards d'utilisateurs — nombre en croissance lente mais pérenne — réduit d'un tiers ses rachats d'actions durant l'année 2023. On n'en attendait pas moins puisque après le trou d'air de l'an passé, sa valorisation boursière repasse au-dessus de sa moyenne à cinq ans.  

Comme l'époque où Meta s'échangeait à moins de dix fois ses profits semble loin ! C'était pourtant il y a exactement un an, lorsque le marché pensait Facebook obsolète et lesdits investissements de R&D mal inspirés. La rapidité de changement des perceptions est confondante, offrant aux investisseurs une instructive leçon de sciences comportementales...