Zurich (awp) - Le fabricant d'ascenseurs Schindler a souffert de l'essoufflement conjoncturel au sortir des neuf premiers mois de 2022, comme en témoigne la brusque contraction des entrées de commandes au troisième trimestre. Les objectifs annuels ont cependant été précisés et confirmés, alors que les mesures mises en oeuvre commencent à porter leurs fruits en matière de rentabilité.

Les ventes réalisées entre janvier et septembre ont été quasiment stable sur un an (+0,3%) à 8,31 milliards de francs suisses. Exprimée en monnaies locales, la croissance est ressortie à 1,7%, précise le groupe d'Ebikon jeudi. Les entrées de commandes ont par contre reculé de 0,8% à 8,97 milliards, alors que le coup d'arrêt du secteur de la construction en Chine continue de peser.

La rentabilité a été sous pression, avec un Ebit en baisse de 28,3% à 655 millions. La marge afférente a reculé à 7,9%, contre 11,0% à la même période un an plus tôt. Le bénéfice net a été amputé de 30,2% à 481 millions.

A l'exception des entrées de commandes, attendues à 9,1 milliards, la copie rendue par Schindler dépasse la moyenne des projections des analystes sondés par AWP.

Ralentissement chinois

Par région, les Amériques et la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique (Emea) ont enregistré des revenus en hausse, à l'inverse de l'Asie-Pacifique, minée par le recul de l'activité en Chine. Dans l'ensemble, les commandes pour de nouvelles installations sont en baisse, alors qu'une croissance est enregistrée pour les services de maintenance, de modernisation et de réparation.

Schindler a également finalisé la cession à l'équipe locale de ses activités en Russie, qui opèrent désormais sous l'appellation TRP Group.

Sur le seul troisième trimestre, les ventes ont progressé de 5,6% à 2,97 milliards de francs suisses, tandis que les entrées de commandes ont reculé de 8,5% à 2,74 milliards. La marge Ebit s'est fixée à 8,5% - 9,2% sur une base ajustée - contre 10,9% au troisième trimestre 2021. Le bénéfice net est ressorti à 185 millions, en baisse de 20,9% sur un an.

Malgré le ralentissement attendu de la croissance mondiale, la direction de Schindler a réaffirmé ses objectifs annuels, à savoir un bénéfice net de 620 à 660 millions de francs suisses. Pour les ventes, la fourchette de -2% à +2% a été ajustée à 0-2%.

Renoncements assumés

En téléconférence, le président du conseil d'administration et directeur général (CEO) Silvio Napoli a assuré que le recul marqué des prises de commandes au troisième trimestre est dû pour la moitié au fait que Schindler a volontairement renoncé à des projets peu rentables.

L'abandon de commandes moins lucratives a porté ses premiers fruits en termes de marges. Mais cela a aussi nécessité des augmentations de prix, même si ces dernières ont été très inégales entre la Chine, où cela "n'est pas possible" et les Etats-Unis, où Schindler a procédé à des hausses de plus de 10% sur les nouvelles installations.

La copie rendue par l'industriel lucernois illustre le caractère défensif de son modèle d'affaires, les marges dans les activités de services permettant de limiter l'impact sur la rentabilité du repli des ventes de nouvelles installations, observe dans une note la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

La tendance au niveau des marges a fini par s'inverser et la pression devrait continuer à se relâcher, croit savoir UBS, qui salue un recul moindre que prévu des entrées de commandes. Les deux établissements confirment leur recommandation d'achat pour le titre.

A la Bourse, le bon de participation Schindler a terminé lanterne rouge, en recul de 4,20% à 153,80 francs suisses dans un SLI en hausse de 0,28%.

ol/buc/rp