Genève (awp) - L'éditeur de logiciels bancaires Temenos a annoncé lundi la conclusion de l'enquête lancée en février sur les allégations soulevées par Hindenburg Research. Les affirmations seraient inexactes et les états financiers restituent correctement la situation financière de l'entreprise, selon le rapport d'enquête. Un actionnaire réclame l'ouverture d'une procédure judiciaire.

Le vendeur à découvert new-yorkais "Hindenburg Research a fait des affirmations incorrectes et trompeuses à propos de Temenos, au sujet de sa comptabilité, ses produits et sa relation client et a également présenté des faits de manière déformée et hors contexte", a détaillé le groupe genevois dans un communiqué.

L'enquête a été menée par un comité spécial, formé par le conseil d'administration de Temenos et assisté par les cabinets Schellenberg Wittmer, Sullivan & Cromwell et Alvarez & Marsal.

L'actionnaire Petrus Advisers, qui détient moins de 3% de Temenos, a réagi aux résultats de l'enquête, estimant que "l'attaque" de Hindenburg était "illégale". Dans une lettre envoyée à l'agence AWP, le fonds d'investissement britannique a demandé au régulateur financier suisse (Finma) et au Ministère public de la Confédération (MPC) le lancement d'une enquête. La société londonienne "évalue d'autres mesures juridiques", a-t-elle ajouté.

Etude "manipulative"

Petrus Advisers estime que les dommages provoqués par l'étude "manipulative" de Hindenburg sont "importants". Rien que les coûts de l'enquête interne sont évalués à environ 5 millions de francs suisses.

Mi-février, Hindenburg Research avait dévoilé, en amont des résultats annuels de Temenos, "une enquête de quatre mois impliquant des entretiens avec 25 anciens employés dont des dirigeants et qui révèle des traces de bénéfices manipulés et d'irrégularités comptables majeures".

Le conseil d'administration de Temenos avait alors rejeté "fondamentalement" les allégations formulées, évoquant des "inexactitudes factuelles et des erreurs analytiques, en plus d'allégations fausses et trompeuses".

L'annonce de ce lundi a déclenché un forte rebond du cours de l'action à la Bourse suisse. Le titre a terminé la séance sur une envolée de 19,5% 73,40 francs suisses, dans un indice SPI en augmentation de 0,24%. La nominative est cependant encore loin du niveau atteint avant l'éclatement de cette affaire, où elle évoluait autour de 88 francs suisses.

Pour l'analyste Michael Foeth de Vontobel, "cet épisode montre une fois de plus l'importance de la confiance des investisseurs". Même son de cloche positif au sein de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), où l'expert Christian Bader parle d'un important facteur d'incertitude levé grâce "aux reproches réfutés concernant le respect des normes comptables, des partenariats et du succès des produits".

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