Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent en ordre dispersé mercredi, les investisseurs évitant les prises de risques alors que plusieurs banquiers centraux doivent prendre la parole.

En Europe, les marchés étaient sans tendance marquée, vers 12H45 GMT, la Bourse de Paris gagnait 0,30% et Francfort 0,14% après avoir ouvert en repli, Londres était stable (+0,06%), tandis que Milan lâchait 0,29%. En Suisse, le SMI prenait 0,13%.

"Ces deux derniers jours, les marchés européens ont eu du mal à confirmer les gains de la semaine dernière, alors même que les investisseurs commencent à intégrer la perspective d'une baisse des taux dès l'année prochaine", a noté Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Sur le plan macroéconomique, l'inflation en Allemagne a ralenti à 3,8% sur un an en octobre, son plus bas niveau depuis août 2021, sur fond de faiblesse générale de l'économie allemande, a annoncé mercredi l'institut de statistiques Destatis, confirmant de premières estimations.

"Sur la base des données économiques, la BCE pourrait être contrainte de commencer à réduire ses taux dès le début du deuxième trimestre de l'année prochaine, qu'elle veuille l'admettre ou non", poursuit Michael Hewson.

Mercredi, "nous entendrons l'économiste en chef de la BCE, Philip Lane, ainsi que Pierre Wunsch de Belgique, Joachim Nagel d'Allemagne, Gabriel Makhlouf d'Irlande et Pablo Hernandez De Cos d'Espagne", détaille l'analyste.

Les investisseurs attendront aussi, et surtout, la prise de parole de Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine (Fed), lors d'un débat au Fonds monétaire international (FMI).

Ces derniers jours, "quelques intervenants de la Fed, dont Neel Kashkari et Michelle Bowman, ont envoyé un message prudent au marché, indiquant que la bataille de la Fed contre l'inflation n'est pas encore gagnée et que le resserrement pourrait se poursuivre", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, dans une note.

"La peur vis-à-vis des taux d'intérêts est de retour et met la pression sur les marchés aux Etats-Unis, en Asie, et maintenant également en Europe", synthétise Andreas Lipkow, analyste indépendant.

A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indice oscillaient entre -0,04% et +0,06%, laissant présager d'une ouverture plutôt stable.

En Asie, les marchés étaient en repli. A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a cédé 0,33% et dans les derniers échanges, la Bourse de Hong Kong a lâché 0,58%.

Renault Group et Nissan s'allient

Les constructeurs automobiles Renault (+1,42% à Paris) et Nissan, partenaires depuis 24 ans au sein d'une alliance rejointe par Mitsubishi, ont officiellement lancé mercredi leur nouvelle alliance annoncée en février, censée être moins fusionnelle et plus égalitaire.

Lourde perte pour Bayer

Le groupe chimique allemand Bayer (-0,70% à Francfort) a enregistré au troisième trimestre une lourde perte nette, en raison des hausses de taux d'intérêts et du recul du glyphosate, a-t-il indiqué mercredi.

Enel double ses bénéfices

Le géant italien de l'énergie Enel (-0,33% à Milan) a publié mardi un bénéfice net plus que doublé à 4,25 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année et a relevé ses objectifs financiers pour l'ensemble de 2023, malgré la baisse des cours.

Commerzbank relève ses objectifs 2023

La deuxième banque allemande Commerzbank (-2,26% à Francfort) a relevé ses objectifs pour 2023, après un troisième trimestre porté par les taux d'intérêt élevés, et a présenté sa stratégie d'ici à 2027 visant à "élargir sa base de bénéfices".

En France, le Crédit Agricole (+1,81%) a publié des résultats en croissance au troisième trimestre. En Italie, Monte dei Paschi di Siena (+0,62%) a enregistré un bénéfice net de 309,6 millions d'euros au troisième trimestre, contre une perte de 387,5 millions d'euros un an auparavant, grâce à la hausse des taux d'intérêt.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole ont creusé leurs pertes mercredi, tirés vers le bas par des perspectives économiques moroses en Chine et en Europe laissant craindre pour la demande mondiale.

Vers 12H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, reculait de 1,21% à 80,62 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en décembre, cédait 1,36% à 76,32 dollars, au plus bas depuis fin juillet également.

Sur le marché des changes, l'euro se négociait pour 1,0675 dollar (-0,23%).

Le bitcoin lâchait 0,38% à 35.368 dollars.

afp/al